O. Polychronopoulou, R. Treuil (éds), 2016. Nous avons rêvé la Grèce. Représentations et idéalisations de l’héritage hellénique. Travaux de la Maison René Ginouvès 22, Paris, De Boccard, 262 p.
O. Polychronopoulou, R. Treuil (éds), 2016. Nous avons rêvé la Grèce. Représentations et idéalisations de l’héritage hellénique. Travaux de la Maison René Ginouvès 22, Paris, De Boccard, 262 p.
L’Europe et la Grèce? Quand le torchon brûle entre elles, quand l’incompréhension paraît totale, il est temps de se demander comment on en est arrivé là. On avait depuis toujours l’habitude de dire que la Grèce était le berceau de l’Europe et les preuves semblaient tellement évidentes que l’on n’avait même pas besoin de les rappeler. Pourtant, si la pensée européenne a adulé l’image de la Grèce, elle n’a jamais cessé de la déformer et de la caricaturer. Ces idées en retour ont influé sur celles que les Grecs se faisaient d’eux-mêmes et leur ont fourni, après 1830, une identité «clefs en main». A leur tour ils ont recyclé les modèles et les ont retournés aux envoyeurs: la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2004 en a été une illustration inespérée. L’inceste mythologique est donc permanent, la fécondation se fait dans tous les sens et les jeunes bandes dessinées défrisent les vieux héros. Mais lorsque la Grèce est vouée aux gémonies, caricaturée selon les pires schémas du racisme ordinaire, on s’aperçoit alors que les racines de l’incompréhension sont anciennes et que l’interaction n’a pas fait disparaître les oppositions. Il faut donc explorer aujourd’hui les distorsions, les illusions et les mirages qui ont trop facilement tenu lieu de connaissances. Ce livre a pour ambition de les analyser et de les illustrer, d’en montrer les effets et d’aider le lecteur, en l’amusant parfois, à prendre ses distances.
Table des matières
Olga Polychronopoulou et René Treuil, A chacun «sa» Grèce 11
René Treuil, «Minos l’Européen» : un costume inusable 21
Olga Polychronopoulou, Agamemnon sous le Trocadéro 39
Pierre Carlier, Clémenceau et Démosthène 53
Philippe Jockey, Illusions blanches et idéologies occidentales, 1886-1939.
Les couleurs des filles de l’Acropole blanche 65
Christine Peltre, La Grèce en turban. De «gallo-grec» en «gréco-indien»,
histoires de métissage 87
Martha-Elli Christofoglou, La source européenne des «traditions» dans
l’art néohellénique 97
Pantelis Michelakis, La renaissance de la tragédie grecque sur la scène
moderne. Les festivals de théâtre comme œuvres d’art totales 117
Theodouli Alexiadou, Les poètes à l’auberge européenne. La génération
O. Polychronopoulou, R. Treuil (éds), 2016. Nous avons rêvé la Grèce. Représentations et idéalisations de l’héritage hellénique. Travaux de la Maison René Ginouvès 22, Paris, De Boccard, 262 p.
O. Polychronopoulou, R. Treuil (éds), 2016. Nous avons rêvé la Grèce. Représentations et idéalisations de l’héritage hellénique. Travaux de la Maison René Ginouvès 22, Paris, De Boccard, 262 p.
L’Europe et la Grèce? Quand le torchon brûle entre elles, quand l’incompréhension paraît totale, il est temps de se demander comment on en est arrivé là. On avait depuis toujours l’habitude de dire que la Grèce était le berceau de l’Europe et les preuves semblaient tellement évidentes que l’on n’avait même pas besoin de les rappeler. Pourtant, si la pensée européenne a adulé l’image de la Grèce, elle n’a jamais cessé de la déformer et de la caricaturer. Ces idées en retour ont influé sur celles que les Grecs se faisaient d’eux-mêmes et leur ont fourni, après 1830, une identité «clefs en main». A leur tour ils ont recyclé les modèles et les ont retournés aux envoyeurs: la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de 2004 en a été une illustration inespérée. L’inceste mythologique est donc permanent, la fécondation se fait dans tous les sens et les jeunes bandes dessinées défrisent les vieux héros. Mais lorsque la Grèce est vouée aux gémonies, caricaturée selon les pires schémas du racisme ordinaire, on s’aperçoit alors que les racines de l’incompréhension sont anciennes et que l’interaction n’a pas fait disparaître les oppositions. Il faut donc explorer aujourd’hui les distorsions, les illusions et les mirages qui ont trop facilement tenu lieu de connaissances. Ce livre a pour ambition de les analyser et de les illustrer, d’en montrer les effets et d’aider le lecteur, en l’amusant parfois, à prendre ses distances.
Table des matières
Olga Polychronopoulou et René Treuil, A chacun «sa» Grèce 11
René Treuil, «Minos l’Européen» : un costume inusable 21
Olga Polychronopoulou, Agamemnon sous le Trocadéro 39
Pierre Carlier, Clémenceau et Démosthène 53
Philippe Jockey, Illusions blanches et idéologies occidentales, 1886-1939.
Les couleurs des filles de l’Acropole blanche 65
Christine Peltre, La Grèce en turban. De «gallo-grec» en «gréco-indien»,
histoires de métissage 87
Martha-Elli Christofoglou, La source européenne des «traditions» dans
l’art néohellénique 97
Pantelis Michelakis, La renaissance de la tragédie grecque sur la scène
moderne. Les festivals de théâtre comme œuvres d’art totales 117
Theodouli Alexiadou, Les poètes à l’auberge européenne. La génération
des années 1930 131
Alexandre Papageorgiou-Venetas, L’architecte Theophil Hansen (1813-
1891), porteur de l’idéal du classicisme dans deux patries adoptives 151
Georges Zervos, Des musiques très contemporaines 165
Hervé Dumont, La Grèce antique en Technicolor 179
Michel Sivignon, Les images de la Grèce dans le monde actuel 195
Etienne Copeaux, A la recherche d’un «miracle turc» 219
Olga Polychronopoulou, Quel avenir? L’Europe et la Grèce à l’envers ou
la fin des mirages 245
Olga Polychronopoulou et René Treuil, Par-delà Charybde et Scylla:
renouer le dialogue 259