Peinture murale et décor monumental au Proche-Orient ancien

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Responsable : Béatrice Muller

Bien que considérée comme le parent pauvre de l’archéologie mésopotamienne au regard de celle de l’Égypte ou de la Crète, la peinture murale peut révéler des aspects extrêmement significatifs, tant sur sa répartition dans l’espace construit que sur les liens entre la technique et l’iconographie. Ainsi, dans le passage technico-historique du village à la ville, montre-t-elle, elle aussi, une étape charnière, par une composition beaucoup plus structurée et une prééminence de la figue humaine (temple de Tell Uquair, fin du IVe millénaire)

La valorisation de l’étude et de la restauration par le CEPMR (Centre d’Étude des Peintures murales Romaines, CNRS/ENS/APPA) de 89 fragments, peints sur juss (plâtre de gypse) et provenant de la cour du secteur officel du Grand Palais Royal de Mari (2000-1760 av. J.-C.) a pu enfin être réalisée dans le cadre de l’exposition dossier qui s’est tenue sur ce monument au département des Antiquités orientales du musée du Louvre. Un article sous presse fait le point des caractéristiques techniques et de la place historique des peintures de Mari.

Mari, cour 106 du Grand Palais Royal : panneau de présentation du fragment 65 (dame à turban, XVIIIe s. av. J.-C.). (© CEPMR 1990, cl. A. Barbet)

Le colloque Stucs d’Orient (UMR ArScAn, A.-M. Guimiers-Sorbets, J. Dentzer-Feydy et C. Delplace, MAE 2013 et 2014), a permis de se rendre compte que « Les antécédents orientaux des stucs architecturaux » se matérialisent d’abord par les reliefs de plâtre plaqués sur les murs de terre crue (Çatal Hüyük, Néolithique). Mais, sans doute pour des raisons de solidité, la fin du IIIe millénaire invente, sur la brique crue probablement taillée, le relief architectural sous forme de pilastres et de demi-colonnes engagées. L’idée de mettre parfaitement en cohésion le support (mur) et le décor en relief trouve son aboutissement avec la brique cuite moulée (Uruk et Suse, XVe et XIIe s.), laquelle va se parer de glaçure multicolore à Babylone (VIe s.), puis dans la Suse achéménide (VIe-Ve s.).

Larsa, cour I du temple de l’E.Babbar (XIIIIe s.) : réplique kassite effondrée de la façade à demi-colonnes engagées du XVIIIIe s., dont certaines torsadées (ø 35 cm). (J.-Cl. Margueron Syria 1970, pl. XVI-2

 

Suse, frise des Archers de Darius (détail) : motif de ville sur le vêtement. Brique siliceuse à relief glaçuré. (Musée du Louvre, © cl. M. Hammad).

Bibliographie
  • J.-L. Montero Fenollos, 2012 Du village néolithique à la ville syro-mésopotamienne. Actes de la Vème Rencontre Syro-Franco-Ibérique d’Archéologie et d’Histoire Ancienne du Proche-Orient (Universidade da Coruña, Bibliotheca Euphratica 1.)
  • B. Muller,  2017 à paraître dans Syria Suppl., « Les antécédents orientaux des stucs architecturaux », », in C. Delplace, J. Dentzer-Feydy et A. Guimier-Sorbets (éd.), Stucs d’Orient, contacts entre les traditions orientales et les cultures hellénisées de la Méditerranée orientale à travers les revêtements stuqués architecturaux d’époque gréco-romaine, Actes du premier colloque international MAE René-Ginouvès, Nanterre, 21 et 22 novembre 2013, organisé par A. Guimier-Sorbets et J. Dentzer-Feydy.

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