Les communautés d’Anatolie centrale de l’épipaléolithique au Chalcolithique

image_pdfimage_print
Responsable : Laurence Astruc

Ces recherches en Anatolie centrale nous placent au cœur de la dynamique de néolithisation, au passage d‘économies de chasseurs-cueilleurs à celles de communautés agro-pastorales. Il s’agit d’une région particulière par sa situation géographique et par la présence en son sein du complexe volcanique du Göllü Dağ et du Nenezi Dağ, en Cappadoce. Ces sources d’obsidiennes abondantes et d’excellente qualité ont été exploitées dès le Paléolithique mais encore plus intensivement à partir de l’épipaléolithique et surtout au Néolithique. Ce verre volcanique a été largement exploité localement mais s’est aussi répandu à grande échelle sur l’ensemble du Proche-Orient. Les contacts et interactions entre les habitants d’Anatolie centrale et des sphères culturelles variées sont donc très anciens.

L’étude des assemblages lithiques permet d’identifier des traditions techniques locales et/ou issues de contacts et d’interactions avec d’autres groupes humains. La diffusion régionale de ces obsidiennes est abordée d‘un point de vue techno-fonctionnel. La zone d’approvisionnement en obsidienne a été étudiée lors de prospections dirigées par l’Université d’Istanbul (N. Balkan-Atlı) en collaboration avec l’Université d’Arizona (S. Kuhn) et l’IFEA (L. Astruc) ce qui a révélé une densité importante de vestiges archéologiques du Paléolithique ancien au Chalcolithique. Ces données viennent compléter celles qui sont issues des fouilles paléolithiques de Kaletepe Deresi 3 (L. Slimak UMR 5608 TRACES) et de Kömürcu-Kaletepe (Mission de Préhistoire anatolienne-Université d’Istanbul, 1999-2005). Les analyses techno-fonctionnelles conduites dans la plaine de Konya sur les occupations épipaléolithiques (12500-9000 av. JC) et néolithiques (jusqu’au 7ème millénaire) à Pinarbaşı et Boncuklu (fouillés par D. Baird, Université de Liverpool), et, dans la vallée de la Melendiz, avec les sites d‘Aşıklı Höyük et de Musular (fouillés par M. Özbaşaran, Université d’Istanbul ; entre 8600 et 7500 av. JC) permettent de mieux mesurer les particularités de ces deux zones centro-anatoliennes plus ou moins proches des sources.

Productions récentes
  • Balkan-Atlı N., Kuhn S., Astruc L., Kayacan N., Dinçer B., in collaboration with K. Erturaç, M. Grenet, 2011, Göllüdağ Survey 2010, Anatolia Antiqua XIX : 259-278.
  • Baird D., Asouti E., Astruc L., Baysal A., Baysal E., Carruthers D., Fairbairn A. , Kabukcu C., Jenkins E., Lorentz K., Middleton C., Pearson J., Pirie A., Juniper smoke, skulls and wolves’ tails. The Epipalaeolithic of the Anatolian plateau in its Southwest Asian context; insights from Pınarbaşı, Levant 45.2, November 2013, 175-209

Dans le même programme :