Littérature, rhétorique et politique de l’Antiquité gréco-romaine au Moyen Âge

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o La place essentielle occupée continûment par la littérature et la rhétorique dans la culture gréco-romaine antique puis dans la culture médiévale fait d’elles un lieu de compréhension privilégié de ces cultures et de la transition de l’une à l’autre. L’étude de l’ensemble des représentations, idéologies et modes de communication qui, sous le nom d’hellénisme, s’est imposé à partir d’Alexandre autour de la Méditerranée orientale, mais dont les influences se sont exercées aussi sur le monde romain, d’une part, et, d’autre part, jusqu’en Asie centrale, permet de mieux comprendre la première civilisation « universelle » (« oikouménique »). Le langage mythologique, le langage politique et le langage de la vulgate philosophique seront plus particulièrement étudiés. La perspective est celle de l’échange culturel, car il s’agit également de repérer et de délimiter les influences subies en retour, et notamment d’analyser le jeu compliqué qui se développe entre l’arrière-plan biblique du christianisme grec antique et l’hellénisation du christianisme.

o L’analyse des pratiques littéraires et rhétoriques, de leur intrication, leur permanence et leur évolution, conduit tout à la fois à saisir les mécanismes de construction du sens, à dégager une poétique des textes et à réfléchir sur leur dimension éthique et politique. Elle s’appuie sur l’étude des conceptions de l’humain en tant qu’être rationnel et moral dans l’hellénisme et sur celle de l’anthropologie littéraire de la Rome tardo-républicaine et impériale. En effet, dès lors que Rome s’est trouvée à la tête d’un Empire, elle a produit une littérature du « centre du monde » à visée universelle. Les recherches entreprises cherchent à la fois à explorer, à travers la littérature, les traits sociaux et comportementaux de l’« homme romain » (il s’agit bien entendu de l’homo des deux sexes !) de plus en plus confondu avec l’homme universel, et à révéler les spécificités de cette littérature elle-même. L’enquête porte en particulier sur la poésie latine et vise à définir les moyens nouveaux qu’elle s’est donné pour devenir un langage universel, apte à traiter de tous les domaines, y compris du politique.

Pour aborder ces thèmes, les membres du programme 3 prévoient d’organiser : • Une journée d’étude en 2010 autour du Discours troyen de Dion de Pruse. Il s’agit de produire un volume d’études sur cette œuvre importante pour accompagner la traduction qui paraîtra dans la collection La Roue à Livres (Belles Lettres).
• Un colloque international en 2010 sur le thème « Pratiques et théories de la fiction à l’époque impériale ». C’est là un thème essentiel depuis les travaux pionniers de Paul Veyne (Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes, Paris, 1983) et de Glenn Bowersock (Fiction as History. Nero to Julian, Berkeley, 1994). Mais il manque une synthèse sur la notion de fiction antique, lacune que veut combler ce colloque. Ce projet permettra d’associer hellénistes et latinistes, mais aussi historiens, historiens de l’art et philosophes, et aussi modernistes.
• Une réflexion est également entamée sur l’organisation d’une table ronde internationale sur le thème « Épigramme et élégie, entre politique et poésie », ainsi que sur la préparation d’un colloque sur la notion de la personne et de sa représentation : « Biographie, autobiographie, prosopographie et portrait entre Antiquité et Moyen Age ».


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