Projets collectifs 2018-2023

Les projets collectifs de la période 2018-2023 sont répartis en quatre grands ensembles :

  • Penser et échanger l’archéologie
  • Construire l’espace
  • Appropriation
  • Étudier la matérialité

(télécharger le schéma en pdf : ArScAn-Liste-ProjetsCollectifs-20190109)

Penser et échanger l’archéologie

  1. A quoi sert l’archéologie ?

(Monde grec-protohistoire égéenne, Archéologies environnementales, Ethnologie préhistorique, VEPMO)

Les contextes économiques, culturels et politiques tout autant que l’impact de leurs interventions et l’éthiques de leurs pratiques auxquels sont confrontés les archéologues les amènent à s’interroger sur le statut et la position de leur profession. La réflexion est menée à travers un séminaire et des manifestations, comme un colloque prévu en 2018 sur L’Ethique en archéologie dont les actes seront proposés à la revue Bioéthique Online.

  1. L’archéologie dans les Humanités numériques (ArcheoNum)

(ESPRI-LIMC, Monde grec-SI, THEMAM)

Espace d’échange et de partage d’expérience, ce programme est dédié aux méthodes et pratiques actuelles relatives à l’acquisition, au traitement, à l’interopérabilité, à la préservation et à la réutilisation de données de l’archéologie et du patrimoine (données primaires, image, texte…), ainsi qu’à la modélisation de la connaissance (standards, métadonnées, web sémantique) et à l’open data.

  1. Épistémologie de l’archéologie

(Archéologies environnementales, Ethnologie préhistorique)

Il s’agit de promouvoir un partage de vue et d’expérience des chercheurs sur leur(s) discipline(s) et leurs pratiques. Quatre thèmes sont déjà pressentis : l’étude des techniques ; la relation entre sources textuelles et archéologiques ; la perception des systèmes économiques anciens ; l’impact des théories de la diffusion et des migrations sur les pratiques de recherche.

  1. Fait urbain

(Archéologies environnementales, Mondes grecs archaïques et classiques, GAMA, THEMAM)

Le thème vise à ouvrir un espace de discussion sur des problèmes scientifiques, méthodologiques ou conceptuels rencontrés par les chercheurs travaillant en archéologie urbaine dans différents contextes chrono-culturels. Les interventions porteront préférentiellement sur la dimension conceptuelle et/ou de fabrication du projet de recherche présenté. Les projets ayant vocation à être présentés et discutés sont ceux s’inscrivant dans une ou plusieurs des trois échelles de l’étude urbaine : « dans » la ville (opérations archéologiques), « de » la ville (entités, fonctions et espaces urbains), « des » villes (réseaux de villes).

 

Construire l’espace

  1. Ruralités

(Archéologies environnementales, GAMA)

Le projet s’intéresse à l’organisation spatiale des sites ruraux, à leur insertion dans l’environnement naturel et culturel et à leur place dans l’aménagement des territoires. En combinant les approches de l’analyse spatiale (morphogenèse, archéogéographie …), seront examinées les corrélations existant entre les éléments structurants des habitats (en particulier des lieux centraux et de pouvoir), les composants de ces établissements et les données du paysage avec lesquels ils sont connectés.

  1. Les palais de l’Âge du Bronze en Égée et en Orient

(Monde grec-protohistoire égéenne, Asie centrale, HAROC, VEPMO)

Aux IIIè et IIè millénaires, de la mer Égée à l’Iran et l’Asie centrale, de nombreux bâtiments interprétés, en raison de leur taille ou leur originalité, comme des ‘palais’ sont attestés, centres de pouvoir, lieux de contrôle ainsi que d’un important stockage et centres d’archives. Leur étude est souvent restée trop cloisonnée à des zones particulières trop étroites (Crète, monde hittite, Mésopotamie par exemple): le programme vise à partager les données et à une échelle beaucoup plus large, comme aussi à décloisonner les approches épigraphique et archéologique. Les participants se donnent pour but de travailler dans une double optique de collaboration entre archéologues et épigraphistes d’une part, et entre spécialistes du monde égéen et spécialistes de différentes régions de l’Orient d’autre part.

  1. Cultures et territoires de l’Arabie ancienne

(APOHR, HAROC, VEPMO)

L’archéologie de l’Arabie de l’Est s’est développée régulièrement depuis les années 1950. Celle de l’Arabie du Sud-Ouest a fleuri de 1970 à 2010. Avec l’apparition presque soudaine des recherches de terrain en Arabie Saoudite il y a dix ans puis son essor exceptionnel, il devient permis de jalonner la connaissance du peuplement de la péninsule arabique dans sa globalité, notamment au Ier millénaire av. J.-C. et au Ier millénaire apr. J.-C. ArScAn, au cœur d’une dizaine de programmes de terrain majeurs dans toutes les zones de l’Arabie et sur des îles de mer Rouge et du Golfe, travaille grâce à ce programme à l’établissement d’une chronologie générale et sur les courants d’échange et les grandes tendances du peuplement.

  1. Achemenet

(HAROC, Asie centrale)

La plateforme scientifique en ligne éponyme, créée par Pierre Briand et alimentée au Collège de France pendant deux décennies, est pilotée depuis ArScAn, après un bref passage au Louvre. Achemenet fournit, grâce à un réseau international qui en fait un programme leader au niveau mondial pour les études achéménides, des données abondantes et de première main — documents textuels, archéologiques et iconographiques — relatifs à l’empire achéménide. Le projet associe les intervenants, dans ArScAn et à l’extérieur, pour des journées consacrées au partage et au contrôle des données ainsi qu’aux initiatives nouvelles pour ce site web.

  1. Lieux et espaces funéraires

(GAMA, Monde grec-SI, THEMAM)

Il s’agit d’aborder les logiques socio-spatiales des sites attribués aux défunts. L’examen des critères interprétatifs et des relations avec d’autres fonctionnalités, comme le sacré ou l’habitat, situées de façon plus ou moins proche dans l’espace ou dans le temps, vise à comparer les choix et les configurations en matière de localisation ou d’habitus.

 

Appropriation

  1. RED — Rouge, étude diachronique

(Ethnologie préhistorique, Asie centrale, HAROC, VEPMO)

RED ambitionne de documenter l’attachement à la couleur rouge dans les productions symboliques du passé à l’actuel en engageant le dialogue  avec des spécialistes de la couleur: scientifiques (sciences humaines et sciences dures), artistes contemporains, conservateurs et producteurs de couleur. La mobilisation croisée des compétences, des recherches et des créations des spécialistes de champs largement différents constitue l’un des principaux horizons susceptibles de faire progresser une réflexion autour de la couleur rouge et d’apporter une dynamique nouvelle dans la compréhension des productions symboliques artistiques du passé.
(Projet initié en 2021).

  1. Représenter la performance

(ESPRI-LIMC, THEMAM)

L’essor des performance studies au cours des dernières décennies a permis de renouveler l’étude des spectacles antiques, remettant notamment en cause le primat du texte. Il a conduit à explorer la dimension spectaculaire de nombreuses manifestations politiques, rituelles ou culturelles. Le développement récent des travaux sur les émotions et les perceptions des Anciens prolonge ces investigations en les faisant porter sur l’activité physique ou mentale des membres du public comme participants à la performance. Le programme contribue à cette réflexion en se penchant sur la représentation de la performance dans les textes et les arts figurés. On s’appuie sur tous les témoignages antiques en lien avec les performances poétiques, musicales, dramatiques, dansées, mais également rituelles et politiques.

  1. Mobilités des personnes, des savoirs et des biens en Méditerranée

(ESPRI-LIMC)

Le projet élargit l’étude du thème de la mobilité humaine, initié et développé par les historiens de Paris 8, qui consiste en une approche transpériodique des pratiques de mobilité humaine (organisation des circulations ; réseaux, filières ; transferts techniques ; conditions matérielles), des représentations et de la culture de cette mobilité, à la compréhension de la diffusion des savoirs, des biens et des images.

  1. Identités partagées au voisinage de l’autre

(Monde grec-SI, Mondes grecs archaïques et classiques, Archéologies environnementales, APOHR, HAROC)

Partant d’une problématique propre au monde grec antique, notamment « hellénistique », et à ses confins et voisins, le programme observe, par l’archéologie des techniques, l’iconographie et la stylistique, l’expression et la gestion, par chaque groupe, au contact de l’autre, aux marges de deux mondes (ou davantage), des formes diverses de son identité (religieuse, politique et culturelle). Par-là, il vise à dresser la typologie des diverses attitudes possibles – crispation identitaire ; emprunt à l’autre de son identité ; effacement de soi ; syncrétisme (avec ou sans connotation religieuse) – ; à en caractériser les mécanismes et à en mesurer l’évolution dans le temps long.

 

Étudier la matérialité

  1. Argiles

(HAROC, APOHR, Asie centrale, Monde grec-protohistoire égéenne, VEPMO)

Le programme fait dialoguer les nombreux chercheurs et équipes travaillant sur les produits usuels tirés de l’argile ou utilisant ce matériau — vaisselle et ustensiles, terres cuites, briques crues ou cuites, tablettes inscrites, etc. —, avec une forte composante d’étude pétrographique et technologique, et une dimension d’approche expérimentale — « les mains dans l’argile ».

  1. Tessonnier

(APOHR, GAMA, Asie centrale, ESPRI-LIMC, VEPMO)

Parallèlement à la constitution de collections de référence et d’une plate-forme technologique dédiée à la céramique, ce programme « Tessonnier : outil d’interprétation chrono-typologique et sociétal » rassemble des séries issues d’un très vaste bassin de collecte, de la Gaule du Nord principalement au Levant et à l’Arabie et sur plusieurs millénaires du Néolithique au Moyen-Âge, pour d’une part appréhender les productions sur toute leur durée et les échanges dans toute leur ampleur, et d’autre part mettre en commun l’approche technologique, le classement formel, les protocoles d’analyses archéométriques et l’étude symbolique du décor.

  1. Incendies

(Archéologies environnementales, GAMA, Mondes grecs archaïques et classiques)

Des journées d’étude portant sur les incendies comme fait accidentel ou de guerre, sur la propagation du feu et ses temporalités propres et sur les incendies d’origine naturelle, des journées de saisie pour l’alimentation d’une base de données et un colloque final (2022) poursuivront la collaboration lancée en 2015 pour mieux comprendre le phénomène et les traces observées dans les fouilles archéologiques