Archéologie

Plusieurs études régionales regroupent des membres de l’équipe HAROC. En Syrie, le cours supérieur de l’Euphrate est l’objet de deux études complémentaires : celle faite à partir du site de Tell Shiukh Fawqani (fin IIe et début Ier mill.) et celle réalisée en connexion avec la région de Harrān aux périodes néo-assyrienne et néo-babylonienne en collaboration avec L. Graslin (Université de Nancy).

  • Sur le site de Tell Shiukh Fawqani (Syrie du Nord) doivent se poursuivre : – l’étude de la nécropole à incinération de la fin de l’âge du bronze et du début de l’âge du Fer (première moitié du Ier millénaire av. J.-C.),
    – la fouille des niveaux d’habitations de la fin IVe et du début du IIIe mil. av. J.-C.,
    – l’exploration des bâtiments de la fin du 1er mil. av. J.-C. où furent découvertes, entre 1995 et 1997, les archives assyro-araméennes de Burmarina (nom ancien du site de Tell Shiukh Fawqani).
  • Site

    Vue du Tell Shiukh Fawqani (Syrie du nord), dir. L. Bachelot

  • Notre connaissance de la partie orientale de la Djéziré syrienne au IIe millénaire doit être complétée par la publication par X. Faivre, en collaboration avec C. Castel (CNRS) et M. Sauvage (EPHE), des fouilles faites à Tell Mohammed Diyab
  • Enfin, la vallée de l’Oronte fait l’objet d’un programme de fouilles auquel sa directrice (D. Parayre, Lille III) a demandé à plusieurs membres de l’équipe de collaborer, notamment sur le site de Tell al-Nasriyah : X. Faivre, pour la direction d’un chantier sur l’acropole ; A. Tenu, pour la fouille de la nécropole à incinération, en collaboration avec X. Faivre pour l’étude céramologique des urnes cinéraires inhumées lors des deux premières campagnes ; F. Joannès, comme épigraphiste.
    Le site de Nasriyah est un site quadrangulaire, situé sur la rive droite de l’Oronte, à moins d’une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Hama. Il couvre plus de 70 ha et est limité au nord et à l’est par deux levées de terre atteignant 800 m de long, 100 m d’épaisseur à la base et 40 m de haut. Une « ville haute » se dresse dans l’angle sud-est. L’exploration de ce tell est assurée par la mission syro-française de l’Oronte, co-dirigée par M. al-Maqdissi (DGAM) et D. Parayre (Université Lille III), assistée de M. Sauvage (E.P.H.E.). À une première mission (2007) dédiée à la prospection et au relevé topographique ont succédé deux campagnes de fouilles en 2008 et 2009. Occupé depuis le Bronze ancien jusqu’à la période mamelouke, le site aurait surtout été important à l’âge du Bronze moyen et à l’âge du Fer I-II. Sur l’acropole a été découvert un grand bâtiment, aux murs imposants, daté du Fer II (chantier D). Un niveau de soubassements de murs plus modestes, en moellons de calcaire (chantier E), également du Fer II, a livré des installations domestiques (lots de céramique, empreintes de vannerie, ustensiles de mouture en pierre, tannour, pièce de stockage enduite de plâtre ou de chaux…). Au sommet de la couche de destruction du niveau sous-jacent, des lignes parallèles correspondent aux empreintes en négatif de poutres à moitié enfoncées dans le sol : probablement des sablières supportant un plancher. La ville basse a livré les restes d’un quartier administratif du Fer II (chantier F), les restes d’une rue du Bronze moyen (chantier B), un important quartier médiéval et un cimetière à crémation (chantier A).

    Un nouveau cimetière à crémation. Ce cimetière situé à flanc de tell en bas de pente a livré une quarantaine de dépôts funéraires. Les jarres simplement déposées dans des creux de la roche mère n’étaient accompagnées d’aucun objet ni d’aucun vestige faunique. Seules deux jarres étaient fermées lors de leur découverte. Les urnes sont majoritairement peintes. Le matériel associé au défunt comporte des perles en faïence de différentes formes, des astragales, des plaquettes en os et de petits objets en métal (anneau en bronze, pointe en fer).

  • En Irak, A. Tenu doit publier en collaboration avec C. Kepinski le matériel des niveaux médio- et néo-assyriens de la forteresse de Harrâdum ; à la frontière entre domaines syrien, babylonien et assyrien, son étude est l’occasion de comprendre comment le contrôle de cette région apparemment pauvre en ressources naturelles est en fait l’objet de nombreuses convoitises.
  • A. Tenu vient de publier sa thèse consacrée à l’expansion médio-assyrienne (XIVe-XIe siècles). Fondé sur la documentation archéologique, ce travail s’est aussi largement appuyé sur les très nombreuses sources textuelles disponibles afin de proposer pour la première fois une vision globale du premier empire assyrien. Une nouvelle chronologie a ainsi été proposée ainsi que de nouvelles frontières : la haute vallée du Tigre et l’Euphrate.
  • A. Tenu a co-organisé une table ronde avec C. Kepinski sur la question de la relation entre Assyriens et Araméens d’un point de vue archéologique. Des chercheurs venus de France, de Belgique, d’Allemagne ou d’Italie ont exposé leurs données les plus récentes afin de renouveler le débat. Plusieurs pistes de recherche ont émergé : l’existence d’une véritable culture araméenne originale ou le rejet délibérée de la culture assyrienne par les Araméens. Les actes sont publiés dans A. Tenu & C. Kepinski, « Interaction entre Assyriens et Araméens », p. 7-178, Syria 86, 2009.
  • A. Tenu, L’expansion médio-assyrienne. Approche archéologique, BAR Series 1906, Archeopress, Oxford, ISBN 978 1 4073 0243 0, 426 p.