Les façades maritimes africaines à l’Holocène

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Les façades maritimes africaines à l’Holocène

Le programme Les façades maritimes africaines à l’Holocène regroupe trois projets de recherches portant sur trois pays aux confins du continent africain : le Sénégal, qui s’ouvre sur l’océan Atlantique, la Libye, sur la mer Méditerranée et Djibouti, à la rencontre de la mer Rouge et du Golfe d’Aden.

L’Holocène est une période fondamentale qui voit l’émergence de la production de céramique, la mise en place de diverses et multiples domestications animales et de la domestication végétale pour certaines zones ; les trois projets de recherche consistent notamment à déterminer quand et comment ces innovations se sont mises en place sur les façades ouest, nord et est de l’Afrique au nord de l’équateur. De par la position littorale des sites, il s’agit également d’y déterminer la part d’inventions locales et celle des apports exogènes. Ce programme global étudie ces populations sous divers aspects : modèle d’occupation du territoire, identité culturelle, contacts et échanges, adaptation et exploitation de l’environnement, culture matérielle, productions artistiques.


RECHERCHES ARCHEOLOGIQUES EN CYRENAÏQUE (LIBYE), DU DEBUT DE L’HOLOCENE
A LA COLONISATION GRECQUE

Responsable : Elodie de Faucamberge (Elodie.de-Faucamberge@mae.u-paris10.fr)

Les recherches préhistoriques en Libye nord-orientale, dans la région de la Cyrénaïque, ont connu un bel élan dans la première moitié du XXe siècle avant de totalement s’arrêter pendant près de cinq décennies. Notre programme vise à combler un important hiatus concernant la période de l’Holocène en Cyrénaïque. Jusqu’à la reprise de nos recherches en 2006 au sein de la Mission Archéologique Française, il n’existait qu’un seul site pour toute la région qui avait livré des niveaux stratigraphiques de l’Holocène en place et datés : le célèbre site d’Haua Fteah. Pendant près de cinquante ans ce site a constitué la référence pour la chronologie de la Préhistoire de la Cyrénaïque. Il était donc temps de réaliser une nouvelle fouille pour effectuer des comparaisons et rediscuter les résultats obtenus à l’époque. Les divers travaux de terrain menés depuis 2006 consistant en prospections de surface, prospections de sites sous abris, récoltes de surface et fouilles stratigraphiques, à l’ouest, au nord et à l’est de la Cyrénaïque commencent à nous donner des informations sur les trois périodes-clés qui précèdent la colonisation grecque du 7e siècle avant J.-C. : l’Epipaléolithique, le Néolithique et la Protohistoire. Les recherches ont déjà permis de mettre en évidence des gravures pré et protohistoriques sur le site de Kaf Tahr, ainsi qu’une intense occupation du plateau oriental de la Cyrénaïque à l’Holocène – révélée par une prospection de surface en Marmarique – et enfin, grâce aux fouilles effectuées sur le site d’Abou Tamsa, un Néolithique local précoce avec de la céramique et du petit bétail domestique au 8e millénaire BP.

PAYSAGES ET SOCIETES DE L’HOLOCENE EN REPUBLIQUE DE DJIBOUTI

Responsable : Benoît Poisblaud (benoit.poisblaud@inrap.fr)

Le projet de recherche « Paysages et Sociétés de l’Holocène en république de Djibouti » a pour but de mieux cerner les populations découvertes depuis 11 ans afin d’appréhender leur mode de vie, leur organisation, leur apparition et leur succession, dans un contexte environnemental, social et économique. Il devrait servir à retracer l’histoire de Djibouti sur les 10 derniers millénaires à partir de données archéologiques, les données écrites n’existant pas. Il permettra aussi de replacer cette histoire dans celle de la Corne de l’Afrique et au-delà. A la confluence de deux mers, ce pays est en effet un carrefour sur plusieurs voies de circulation menant de l’Asie à l’Afrique. Il est donc probable que des influences multiples l’aient traversé induisant une histoire importante avec d’autres civilisations.

Ce projet s’organise autour de cinq axes :

  • Le premier est une étude globale du massif de Makarrassou, où le site rupestre d’Abourma, a été retrouvé pour mieux comprendre son importance pour les populations nomades qui auraient pu graver les parois. Il passe par l’inventaire de tous les indices, habitat, tombes, art rupestre, mobilier et la fouille des plus importants pour tirer une séquence chronologique locale des cultures en présence.
  • Le second est une prospection/étude de l’oued près d’Obock reliant la mer à l’arrière pays, par où des groupes ou des influences extérieures auraient pu pénétrer et ramener avec eux des techniques telles que la céramique ou la domestication animale et végétale. Chaque artéfact sera inventorié pour en évaluer l’appartenance autochtone ou allochtone.
  • Le troisième découle du précédent et a pour but d’étudier les possibles relations avec la Péninsule Arabique qui, dès le 3ème millénaire av. J. C. est au stade de l’âge du Bronze. La façade maritime est fera ainsi l’objet de toutes les attentions.
  • Le quatrième est une étude approfondie des ressources et de l’environnement du Ghoubbet, zone particulière depuis longtemps qui a fourni par le passé des huîtres, du poisson et peut-être du sel pour les populations, sel qu’il faudra analyser au fond du golfe et qui nous donnerait des indications sur les paysages de l’époque.
  • La cinquième est l’établissement d’une carte archéologique du pays, inventaire précis des différentes formes culturelles des populations qui ont fait l’histoire du pays, de leur territoire et de leur mode de vie, notamment pour l’asgoumhatien et les cultures des aowelos.

ETUDE DU SITE DE LA DUNE DE PALENE DANS LA ZONE DE M’BORO (REGION DE THIES, SENEGAL)

Responsable : Sandrine Deschamps (sandrine.deschamps@inrap.fr)

Il s’agit de procéder à la fouille de plusieurs locii sur la dune dite de « palène » située à une dizaine de kilomètres de la ville de M’boro (région de Thiès, sénégal). L’objectif est de mieux caractériser le type de site, les activités développées sur celui-ci et la relation homme-milieu pour ce type de site situé sur l’ancienne ligne de rivage littorale et maintenant à plusieurs dizaines de kilomètres du rivage actuel. Dans le même temps les études géomorphologiques et micropmorphologique viendront replacer la dune dans un contexte global ainsi qu’à l’échelle micro locale afin d’affiner et tester les hypothèses développées lors de notre thèse sur la taphonomie et le degré de conservation des vestiges. L’utilisation d’un SIG permettra de procéder à l’analyse spatiale et de simplifier l’enregistrement des données sur le terrain.


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