Benoît Poisblaud
Domaine de recherche
Mon projet de recherche « Paysages et Sociétés de l’Holocène en république de Djibouti » a pour but de cerner les populations que j’ai mises au jour depuis 15 ans afin d’appréhender leur mode de vie, leur organisation, leur apparition et leur succession, dans un contexte environnemental, social et économique sans cesse en évolution. Il servira ainsi à retracer l’histoire de Djibouti sur les 10 derniers millénaires à partir de données archéologiques, les données écrites n’existant pas. Il permettra aussi de replacer cette histoire dans celle de la Corne de l’Afrique et au-delà. A la confluence de deux mers, ce pays est en effet un carrefour sur plusieurs voies de circulation menant de l’Asie à l’Afrique. Il est donc probable que des influences multiples l’aient traversé induisant une histoire importante avec d’autres civilisations.
Ce projet s’organise actuellement autour de trois axes : Le premier concerne le golfe du Ghoubbet. Les futurs travaux prévus dès 2015 auront pour but d’approfondir l’étude des ressources et de l’environnement du Ghoubbet, zone depuis longtemps particulière et qui a fourni par le passé des huitres, du poisson et peut-être du sel pour les populations. Des études paléoclimatiques autour des artéfacts retrouvés nous donneront des indications sur les paysages de l’époque et donc des hypothèses quant au mode de vie.
Le second est une étude globale du massif de Makarrassou, où le grand site rupestre d’Abourma a été retrouvé, pour mieux comprendre son importance pour les populations nomades qui auraient pu graver les parois. Il passe par l’inventaire de tous les indices, habitat, tombes, art rupestre, mobilier et la fouille des plus importants pour tirer une séquence chronologique locale des cultures en présence.
Le troisième concerne des prospections/étude sur le pays pour identifier les territoires des différents groupes en présence. Il concerne les axes de circulation comme l’oued près d’Obock reliant la mer à l’arrière pays, par où des groupes ou des influences extérieures auraient pu pénétrer et ramener avec eux des techniques telles que la céramique ou la domestication animale et végétale, mais aussi les grandes plaines du sud-ouest, où les sociétés de pasteurs ont pu s’installer comme les asghoumatiens , tout comme les espaces du nord du pays qui n’ont pas encore fait l’objet de recherches approfondies. Chacune de ces prospections servira à créer une carte archéologique du pays en collaboration avec le Centre d’Etudes et de Recherches de Djibouti en inventoriant tous les indices collectés comme les tombes, les gravures, les habitats et le mobilier archéologique.
Mot clé :
Gravure, tombe, nomadisme, céramique, circulation, environnement, chronologie.
Bibliographie
Poisblaud B. (à paraître) – Système d’Information Géographique (SIG) et art rupestre. Acte du colloque sur l’art rupestre d’Afrique, Paris 2014.
Poisblaud B. (à paraître) – Abourma : premier livre de Djibouti. Acte du colloque Panafricain de Dakar, novembre 2011.
Poisblaud B. (2011) – A New Discovery of Recent Prehistory in Djibouti : the Asgoumhatian Culture. Acte du colloque de Poznan 2007.
Poisblaud B. (2009) – Les Hommes d’Abourma. L’anthropologie, pp 848-860. Acte du colloque de Paris 2008.
Poisblaud B., Joussaume R., Cros J.P., Touquet R. (2009) – Djibouti : Abourma, un nouveau site à gravures. International newsletter on rock art n° 53, pp. 1 – 7.
Poisblaud B., Joussaume R., Cros J.P., Touquet R. (2009) – L’art rupestre à Djibouti. Archéologia n° 464, pp. 62 – 71.
Poisblaud B. (2005) – Recherche sur la préhistoire récente en République de Djibouti. Le site d’Asgoumhati. Afrique & Archéologie et Art n° 3, pp. 117 -121.
Poisblaud B. (2003) – Un nouveau site à art rupestre dans le nord de Djibouti. Afrique & Archéologie et Art n° 2, pp. 103 – 106.
Poisblaud B. (2002) – Le site de Dankalelo (Djibouti). Annales d’Ethiopie XVIII, pp 199 – 214