Une école de Scribes à Paris 1

Une école de Scribes à Paris 1

Mercredi 29 mars  

Université Paris 1-Panthéon Sorbonne,

Site Panthéon, 12 place du Panthéon, 75005 Paris, Salle 6. 

18h-20h30

Institution organisatrice : École d’Histoire de la Sorbonne, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Equipe HAROC, UMR 7041 ArScAn

Intervenants : Ariane Brizard, Rosalie Jédelé, Brigitte Lion, Cécile Michel, Dilân Öztürk, Clément Pena, Louise Quillien

Tout public.

Pour les visiteurs extérieurs à Paris 1, inscription obligatoire avant le 22 mars à l’adresse ateliercuneiformeparis1@gmail.com car la liste nominative sera demandée à l’entrée

L’écriture est née en Mésopotamie, au milieu du IVe millénaire av. J.-C. La forme des signes, qui ressemblaient d’abord à des dessins, a vite évolué vers l’abstraction ; dès le IIIe millénaire, les signes étaient formés d’un assemblage de coins, imprimés à l’aide d’un calame souvent en roseau sur le support d’écriture le plus courant, l’argile. De là vient le nom de « cunéiforme » (en forme de coins, ou de clous) que les savants de l’époque moderne ont donné, vers 1700 (ap. J.-C. !), à cette écriture en trois dimensions. L’écriture cunéiforme a servi à noter différentes langues, déchiffrées progressivement depuis le XIXe siècle : vieux perse, akkadien (le babylonien et l’assyrien étant des dialectes akkadiens), sumérien, hittite, élamite, hourrite et bien d’autres. Selon les langues notées, elle utilise différents systèmes : un signe peut correspondre à mot (idéogramme), à une syllabe, ou à une lettre (alphabet). L’akkadien, la langue la plus longtemps écrite en Mésopotamie, du milieu du IIIe millénaire av. J.-C. jusqu’au Ier siècle de notre ère, utilise un système de syllabes.

Ces dernières décennies, de nombreuses recherches ont été faites sur l’apprentissage de l’écriture cunéiforme par les élèves scribes du Proche-Orient antique, à partir des tablettes d’exercices scolaires trouvées sur différents sites archéologiques, ce qui a permis de reconstituer leur cursus : apprentissage de signes simples, de listes de mots, de proverbes et copie de textes littéraires. L’apprentissage des mathématiques, elles aussi utiles aux scribes dans leur vie professionnelle, allait de pair avec celui de l’écriture. Prenant appui sur ces textes scolaires, les deux organisatrices de la manifestation ont proposé depuis 25 ans (depuis les premiers Rendez-Vous de l’Histoire à Blois) des ateliers d’écriture cunéiforme ouverts à un large public.

À l’« école de scribes », selon les méthodes d’enseignement d’il y a 4000 ans, les participant.e.s sont invité.e.s à écrire de petits textes en écriture cunéiforme syllabique, à l’aide d’un stylet, sur des tablettes d’argile fraîche et à calculer en base 60, un système dont nous avons hérité aujourd’hui pour la mesure du temps et celle des angles. Le but est de permettre à chacun.e de s’essayer à l’emploi du calame, afin de s’initier aux gestes techniques de cette écriture, au fonctionnement d’un système syllabique, et de réfléchir sur les rapports entre langue et écriture. Écrire en cunéiforme est donc à la fois ludique et très sérieux, dans une démarche qui relève de l’archéologie expérimentale et d’une ouverture sur l’histoire antique. C’est pourquoi cette pratique a été transmise à de plus jeunes générations de scribes (doctorant.e.s, M2) qui seront présentes à la Sorbonne pour partager leur savoir et leur passion avec le public.

Le film de Cécile Michel et Vanessa Tubiana Brun, avec une contribution de Christine Proust, « L’écriture cunéiforme, écrire et compter en Mésopotamie » (17 mn), https://www.mshmondes.cnrs.fr/ecriture-cuneiforme-et-civilisation-mesopotamienne, sera diffusé dans la salle en continu.

 

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