Que savons-nous des cités romaines ?

Entretien avec Ricardo González-Villaescusa, professeur d’Archéologie de la Gaule et du Nord-Ouest européen à Université Paris-Nanterre, sur la publication Les cités romaines aux PUF

Dans Carbone 14, Le magazine de l’archéologie de France Culture

par Vincent Charpentier

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-l-archeologie/les-cites-romaines

Nous le savons, Rome est avant tout une idéologie de la centralité, puisqu’elle se compose de douze voies qui la relient au reste du monde, au monde des villes notamment. Ainsi, environ 2 700 cités parsemaient l’empire romain, durant l’antiquité.

Pour se faire une idée du monde urbain romain, quoi de mieux que cette extraordinaire carte, la fameuse Table de Peutinger. Celle-ci nous permet déjà d’apprécier la hiérarchie entre les villes et les petites agglomérations, voire relais routiers des itinéraires. 8 000 kilomètres de l’œkoumène y figurent, la terre habitée, de la côte anglaise et la Manche jusqu’à l’Inde.

 

« La première structure qui va donner lieu aux structures des villes actuelles est héritière de l’Antiquité. Ceci dit, je suis absolument conscient que l’origine de nos villes est plutôt médiévale, mais il y a une première trame qui date de l’Antiquité. »

Tombées dans l’oubli, nombre d’entre elles, désormais anonymes, restent, de nos jours, enfouies sous les labours, voire les forêts, car, rappelons-le, les villes, les cités meurent aussi. D’autres, plus chanceuses, ont toutefois perduré, sous des mètres et des mètres de déblais, et sont partiellement exhumées à l’occasion d’aménagements urbains : c’est bien entendu le cas de Lyon, Arles, Nîmes, Bordeaux, Rennes, Reims ou Paris…

« En français, on a deux mots, ville et cité, et ça correspond bien au latin, parce que la ville, « l’Urbs » annonce une agglomération, une forme urbaine, d’une part, et d’autre part, il y a la cité, qui est tout le territoire dirigé depuis la ville. Donc, il faut imaginer plutôt une structure cellulaire avec un noyau qui est la ville, et parfois plusieurs villes dans le même territoire, dont une seule est le chef-lieu, la capitale. La ville ne serait rien sans son territoire. »

Curieusement, on ne dit pas villes, mais cités romaines, donc, le magazine d’archéologie de France Culture ouvre le dossier de ces cités, de leur urbanisme, de leur vie. Ainsi, on y apprend que la fondation de Londres (Londinium) créée par les Romains vers l’an 43, puis son développement, sont intimement liés à la consommation du cabillaud, des milliers d’arêtes et de vestiges de ce poisson ayant été retrouvés jusqu’au Ve siècle de notre ère, date du déclin de la cité.

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