Nouvelles recherches sur l’Acropole d’Amphipolis : le Metrôon révélé ?

Dimitria Malamidou

(Ephore des antiquités de Serrès, Ministère de la culture grec)

Prochaine séance du séminaire d’Histoire de l’Art et Archéologie du monde grec, équipe Archéologie du monde grec et Systèmes d’information (ArScAn),  le mardi 12 décembre 2023, 11h30-13h30, Maison des sciences de l’Homme Mondes, Bâtiment René Ginouvès, deuxième étage, salle 211G.

Lien de l’appel vidéo : https://meet.google.com/uih-vfih-fho




Préhistoire intime, vivre dans la peau des anciens Homo sapiens, conférence Sophie Archambault de Beaune

Préhistoire intime, vivre dans la peau des anciens Homo sapiens 

une rencontre avec Sophie Archambault de Beaune, Professeure à l’université de Lyon et chercheuse au sein du laboratoire « ArScAn- Archéologies et sciences de l’Antiquité »

Café préhistoire, Musée de l’Aurignacien (Aurignac) le 23 juin, 18h30

 

Résumé de la conférence

Il sera ici question des usages du corps des femmes, des hommes et des enfants qui peuplaient l’Europe il y a 40 000 à 10 000 ans. Il est aujourd’hui possible d’avoir une idée assez précise de leur apparence à partir des squelettes retrouvés et des analyses ADN, de leur habillement, de leur parure, mais aussi de la manière dont ils se soignaient, dont ils se déplaçaient, dont ils se mouvaient lorsqu’ils accomplissaient leurs tâches quotidiennes. Les vestiges de leurs activités permettent parfois de retrouver leurs gestes, leurs postures, leurs attitudes corporelles. La répartition des tâches entre hommes et femmes peut aussi être approchée à partir des traumatismes que le travail laisse sur le corps. De même, de modestes témoins suggèrent la présence, souvent passée inaperçue, des enfants dans les grottes ornées et dans les habitats. On peut parvenir à savoir de quoi les gens souffraient, mais aussi comment ils se soignaient ou apaisaient leurs maux. Enfin, quel sort réservaient ils aux cadavres et comment se représentaient ils leur propre corps ? Bref, c’est à une archéologie du corps que Sophie A. de Beaune tente ici de s’atteler.

Elle a même voulu aller plus loin encore en s’interrogeant sur ce qu’ils percevaient, ce qu’ils ressentaient. En un mot, sur ce qu’on peut saisir de leurs émotions, de leurs affects. C’est donc tout ce qu’on considère généralement comme invisible et totalement hors de portée qu’elle a cherché à mettre en avant dans cet ouvrage.

 

Présentation de la conférencière

Professeur à l’université de Lyon et chercheur au laboratoire « Archéologies et sciences de l’Antiquité » à Nanterre, Sophie Archambault de Beaune étudie les comportements techniques et les aptitudes cognitives de l’homme préhistorique.

Elle a notamment publié Pour une archéologie du geste (2000), L’homme et l’outil (2008), Qu’est-ce que la Préhistoire ? (2016), Notre préhistoire. La grande aventure de la famille humaine (2016) et codirigé Cognitive Archaeology and Human Evolution (2009), La Préhistoire au présent. Mots, images, savoirs, fictions (2021), New Advances in the History of Archaeology (2021) et Préhistoire intime. Vivre dans la peau des Homo sapiens (2022). Elle dirige la collection « Le Passé recomposé » à CNRS Éditions.

Site officiel du Musée : https://www.musee-aurignacien.com/fr/cafe-prehistoire-vendredi-23-juin-18h30-sophie-archambault-de-beaune-prehistoire-intime-vivre-dans




Le droit et les non-humains : dialogue entre Antiquité, anthropologie et droit

Le droit et les non-humains : dialogue entre Antiquité, anthropologie et droit

2e atelier d’anthropologie historique de la nature

8-9 juin 2023, MSH-Mondes, bâtiment Ginouvès. Salle du conseil

Ce deuxième atelier d’anthropologie historique de la nature réunit, autour de la thématique des droits des non-humains, des historiens et des historiennes de l’antiquité, des anthropologues et des juristes afin d’engager un dialogue sur des questions très actuelles. Confrontés à la dégradation rapide des écosystèmes, plusieurs pays ont accordé une personnalité juridique à des entités géo-physiques comme des fleuves, des lagunes ou des montagnes. Une évolution des sensibilités, l’interrogation du dualisme nature/culture, de même que la nécessité de protéger certaines espèces sauvages, stimulent également aujourd’hui une intense réflexion sur les droits des animaux et des végétaux. La comparaison avec des sociétés antiques permet en outre de réfléchir à la place de divinités ou d’esprits liés à des entités naturelles dans le système normatif.

Les évolutions du droit soulèvent bien sûr un certain nombre de questions (dès 1972, Christopher Stone, juriste américain, posait la question : « Les arbres doivent-ils pouvoir plaider ? »), qui intéressent non seulement les juristes mais également les anthropologues et les historiens. Si les normes juridiques servent en effet à organiser les sociétés en régissant des pratiques, elles sont aussi le produit d’un imaginaire social et s’inscrivent toujours dans un contexte socio-historique précis. Elles portent l’influence des pensées développées dans des contextes historiques antérieurs. Au-delà de la prise de conscience de l’urgence écologique, quelles transformations dans nos imaginaires permettent aujourd’hui de faire évoluer le cadre juridique des relations humains / non-humains ? Les anthropologues et les historien.ne.s peuvent-ils contribuer à ces transformations ? Cet atelier sera l’occasion de s’interroger, à travers différents exemples historiques et anthropologiques, sur les fondements des relations entre humains et non-humains (exploitation, réciprocité, coopération, compétition…) ainsi que sur leurs modalités (aménagements, conflits d’usage, violences, altérations ou destructions) et sur leur traduction dans le système normatif.

Jeudi 8 juin

13h30 Accueil (café)

13h50 Première session : Droit et monde animal

Discutants : Jean Trinquier (ENS) et Damien Agut (CNRS ArScAn)

14h – 16h15 Présentations de 20 minutes suivies d’une discussion

Jérémy Clément (historien, UPN) Des droits pour les animaux ou des animaux dans le droit. Le cas de la Grèce ancienne

Vanessa Manceron (anthropologue, CNRS LESC) La protection des oiseaux en Italie face à la légalité

Ninon Maillard (juriste, UPN) Naissance d’une discipline juridique contemporaine ancrée dans l’histoire : la revue semestrielle de droit animalier

 

16h15 Pause

 

16h35 – 18h35 Présentations de 20 minutes suivies d’une discussion

Daniela Berti-Tarabout (anthropologue, CNRS CESAH) Protection animale et liberté religieuse en Inde: le cas des sacrifices d’animaux

Louise Quillien (historienne, CNRS) La gestion de l’élevage par les temples babyloniens au VIe siècle av. J.-C., aspects théoriques et pratiques

 

20h Dîner pour les participant.es au restaurant Le Coupe-gorge, 2 rue de la Coutellerie, 75004 Paris

 

 

Vendredi 9 juin 

Deuxième session : Droit et entités géo-physiques

Discutantes : Soazic Kerneis (UPN) et Fabienne Wateau (CNRS LESC)

9h – 11h Présentations de 20 minutes suivies d’une discussion.

Stéphane Lebreton (historien, Université d’Arras) Intenter un procès au Méandre. Les anciens dotaient-ils le fleuve d’une personnalité ?

Sandrine Revet (anthropologue, CERI Science Po) Les droits du fleuve Atrato en Colombie : inspirations anthropologiques pour une décision juridique

 

11h – 11h15 Pause

 

11h15 – 13h15 Présentations de 20 minutes suivies d’une discussion.

Marguerite Ronin (historienne, CNRS ArScAn) et Sophie Bouffier (historienne, Université Aix-Marseille) Les fleuves en Italie grecque et romaine : une protection des usages ou de la ressource ?

Pierre Brunet (juriste, Université Paris 1) Les droits de la nature : incorporation d’un imaginaire ou imagination juridique ?

 

13h15 – 14h15 Déjeuner (buffet à la MSH)

 

14h15 – 15h Discussion finale autour de l’exemple de la Loire

Sophie Gosselin (philosophe, EHESS) Personnalisation juridique de la nature et personnification cosmopolitique des territoires de vie

 

Lien vers le programme en PDF : Atelier-le-droit-et-les-non-humains-programme

Contact : marguerite.ronin@cnrs.f

Organisé par Sophie Bouffier (Univ. Aix-Marseille),

Christophe Chandezon (Univ. Montpellier),

Adeline GrandClément (Univ. Toulouse), Frédéric Le Blay (Univ. Nantes),

Marine Micquel (Univ. Tours), William Pillot (Univ. Angers),

Marguerite Ronin (CNRS ArScAn)




Workshop : Capacity studies in the Mediterranean Bronze Age 15th-16th june 2023

No Half Measures for Understanding Ancient Pots. Aims and Methods of Capacity Studies in the Mediterranean Bronze Age

Workshop : Capacity studies in the Mediterranean Bronze Age

15th-16th june

Organisers : Cydrisse Cateloy, Maia Pomadère, Russell Webb

École Française d’Athènes & online

 

This workshop aims to put into perspective capacity studies of ceramic vessels, with a focus on the Middle and Late Bronze Age in the Aegean and East Mediterranean. Through the presentation of case studies examining different functional categories of pots, the workshop intends to showcase the wide range of insights that can be obtained through volumetric measurements. Capacity studies are essential for understanding ancient pots, revealing their modes of production and specific functions as well as shedding light on various aspects such as trade logistics, metrological systems, storage strategies or cooking/consumption practices. Additionally, the workshop will provide a review of the methodologies and tools used for capacity studies, encompassing both direct and indirect measurements, and will offer the opportunity to share these with a wider audience of archaeologists.

More informations : https://u.efa.gr/capacityworkshop




Séminaire « Représenter la performance » endredi 2 juin 2023 (13h30-15h30) Université Paris Nanterre, Maison des Sciences de l’Homme-Mondes Bâtiment Ginouvès, salle 211G

Séminaire « Représenter la performance »

(UMR 7041-ArScAn, équipes ESPRI&LIMC et THEMAM)

Vendredi 2 juin 2023 (13h30-15h30)

Université Paris Nanterre,

Maison des Sciences de l’Homme-Mondes Bâtiment Ginouvès,

salle 211G

Sarah Müller-Moaty (Université Paris Nanterre) « La danse olympienne dans l’Hymne homérique à Apollon, une danse modèle ? »

Pascale Brillet (Université Lyon 2) « ‘‘C’est ici que ça se passe !’’. Diriger le regard du spectateur de théâtre »

Contacts : Alexa Piqueux : apiqueux@parisnanterre.fr Evelyne Prioux : evelyne.prioux@cnrs.fr




Vers une anthropologie de la pêche (II) Towards an anthropology of fishing (II) le 10 mars 2023

Journée d’étude /séminaire

Vers une anthropologie de la pêche (II)

Towards an anthropology of fishing (II)

le 10 mars 2023

MSH Mondes – Bâtiment René Ginouvès, RDJ – salle 1, Université Paris Nanterre

Organisatrices – Anne Bridault et Éva David (CNRS, UMR 7041 ArScAn)

Modératrice – Claire Houmard (Prof. Junior, Université de Franche-Comté, Besançon)

9H                    Accueil des participants

9h30-10h00 – Introduction – Anne Bridault

10h00-11h00 – Approche diachronique de l’exploitation des coquillages des côtes atlantiques françaises : de la source d’aliment à la source de revenu. A diachronic approach to shellfish exploitation on the French Atlantic coast: from food source to profit source – Catherine Dupont (CR CNRS, UMR 6566 CReAAH- Archéosciences, Université Rennes 1).

 

11h00-12h00 – Les cuillères en os, une catégorie méconnue d’engins de pêche au Mésolithique en Europe. Bone Spoons, an Unknown Category of Fishing Gear in Mesolithic Europe –  Éva David

12h30- 13h30   Pause déjeuner

13h30-14h30 – Une ethno-éthologie de la pêche : diversité mais universalité des engins de captures aquatiques. An ethno-ethology of fishing: diversity but universality of aquatic capture gear – Serge Bahuchet (Professeur, UMR 7206 Eco-Anthropologie, MNHN, Paris)

14h30-15h30 L’utilisation d’hameçons au Mésolithique scandinave – résultats pour l’Europe mésolithique. The Use of Fish in the Scandinavian Mesolithic – first results for the Mesolithic in Norway – Albane Mazet (Doctorante Université Paris Nanterre, UMR 7041- AnTeT).

15h30-16h30 – Exploitation des ressources aquatiques au Moyen Âge (Xe-XVe siècle): les données de l’archéo-ichtyologie. Fishing practices, fish farming and trade in the Middle Ages in France: contributions of archaeo-ichthyology – Aurélia Borvon (Chercheure, Labo. d’Anatomie Comparée, ONIRIS, Nantes et UMR 7041-Archéologies Environ.)

Cette journée s’inscrit dans le cadre du projet collectif ANIMA « L’animal : ressource, matière, matériau », du laboratoire ArScAn, ainsi que du cours de technologie osseuse et du séminaire doctoral de l’ED 395 de l’université Paris Nanterre.

 

 

Résumés /Abstracts

Approche diachronique de l’exploitation des coquillages des côtes atlantiques françaises : de la source d’aliment à la source de revenu. Catherine Dupont

Cette présentation a pour but de suivre les itinéraires des coquillages consommés du littoral vers l’intérieur des terres de la Préhistoire au Moyen Age. Notre enquête commence à la fin du Mésolithique le long du littoral atlantique français, il y a 8 000 ans et se termine au 12e s. ap. JC. L’étude archéomalacofaunique aborde la question du choix exercé par les populations humaines sur les ressources disponibles. Quelles sont les ressources marines consommées par rapport à celles disponibles dans l’environnement proche du site ? Les activités qui consistent à pêcher et à consommer les coquillages le long du littoral atlantique français est régulier et se poursuit jusqu’à nos jours. Une des thématiques que nous voulons aborder est celle des fluctuations de ces activités face à de grands changements sociétaux et économiques comme ceux inhérents à la néolithisation, ou à la romanisation. La distance entre le lieu de collecte et le lieu de consommation des produits de la mer est un facteur crucial dans son exploitation.

A diachronic approach to shellfish exploitation on the French Atlantic coast: from food source to profit source. Catherine Dupont

The aim of this presentation is to follow the trades of shellfish as a foodstuff from the coast inland, from Prehistory to the Middle Ages. Our investigation begins at the end of the Mesolithic period on the French Atlantic coast, 8000 years ago, and ends in the 12th century AD. The study of the archaeomalacofauna addresses the question of the choice of available resources made by human populations. What marine resources were consumed amongst those accessible in the immediate environment of a settlement? The collection and consumption of shellfish on the French Atlantic coast is a regular activity that continues today. One of the themes we wish to address is that of the fluctuations of these activities in the face of major societal and economic changes such as those inherent in the processes of neolithisation or of romanisation. The distance between the place of collection and that of its consumption of seafood is a crucial factor of its exploitation.

 

Les cuillères en os, une catégorie d’engins de pêche inconnue dans l’Europe mésolithique. Éva David

Retrouvées dans les sites mésolithiques à l’état complet et même, parfois, gravées de motifs non figuratifs, les plaquettes en os sont en général considérées comme de la parure lorsqu’elles sont aussi perforées (Lund 1951, Mikkelsen 1979). Pourtant elles montrent les caractéristiques des cuillers utilisées avec l’hameçon pour la pêche à la ligne. Cette pratique technique n’est pas même mentionnée pour la période alors que les communautés mésolithiques fondaient une partie de leur subsistance sur la capture de poissons carnassiers, notamment en Norvège. Ces espèces seraient précisément les proies ciblées par l’innovation technique qui donc apparaîtrait avec le Mésolithique. C’est afin de les discriminer des autres éléments de suspension en os avec lesquels elles partagent de nombreux attributs que les cuillers norvégiennes que nous avons premièrement reconnues à partir des séries archéologiques de Viste et de Seavarhelleren (Bergsvik & David 2015) seront présentés pour l’intérêt de la diagnose.

Bergsvik K.A. & David É. (2015). Crafting bone tools in Mesolithic Norway, a regional eastern-related know-how. Journal of European Archaeology 18(2), 25‑36

Lund, H.E. 1951. Fangstboplassen i Vistehulen. Stavanger: Stavanger Museum.

Mikkelsen, E. 1979. Seasonality and Mesolithic Adaptation in Norway. In: K. Kristiansen & C. Paludan-Müller, eds. New Directions in Scandinavian Archaeology (79–119). Copenhagen: National Museum of Denmark.

Bone Spoons, an unknown category of fishing gear in Mesolithic Europe. Éva David

Found in Mesolithic sites still complete and even, sometimes, engraved with non-figurative motives, bone plates are generally considered as adornment when they are also perforated (Lund 1951, Mikkelsen 1979). However, they show the characteristics of the spoons-baits used with fishhooks for line fishing. This technical practice is not even mentioned for the period even if the Mesolithic communities based part of their subsistence on the capture of carnivorous fish, particularly in Norway. These species would be precisely the prey which was targeted using this technical innovation that would thus appear with the Mesolithic. It is in order to discriminate them from the other suspended osseous elements with which they share many attributes that the Norwegian spoons-baits or flutters that we first recognized from the archaeological series of Viste and Seavarhelleren (Bergsvik & David 2015) will be presented for the interest of the diagnosis.

 

Une ethno-éthologie de la pêche : diversité mais universalité des engins de captures aquatiques. Serge Bahuchet

En partant de la « classification fonctionnelle » introduite par Théodore Monod (1973), cet exposé présentera les grands principes des techniques de pêche, basés sur la relation entre l’engin de pêche, le corps et le comportement de la proie aquatique. On s’appuiera sur de nombreux exemples illustrés issus de tous les continents et à travers le temps : diversité des formes certes, mais surtout universalité des processus.

An ethno-ethology of fishing: diversity but universality of aquatic capture gear. Serge Bahuchet
Starting from the « functional classification » introduced by Theodore Monod (1973), this presentation will outline the main principles of fishing techniques, based on the relationship between the fishing gear, the body and the behavior of the aquatic prey. The presentation will be based on numerous illustrated examples from all continents and through time: diversity of forms certainly, but above all universality of processes.

 

L’utilisation d’hameçons au Mésolithique scandinave – résultats pour l’Europe mésolithique. Albane Mazet

Des hameçons en os ont été fréquemment retrouvés, depuis le Mésolithique, dans les fjords norvégiens ou les zones côtières. Même si leur forme suggère leur fonction, l’étude de la fabrication des hameçons révèle les préoccupations productives et fonctionnelles des artisans. Plusieurs échelles d’analyse sont ici combinées : la chaîne opératoire permet d’identifier les étapes de fabrication ; les séquences de fabrication documentent la mise en forme de la matrice osseuse jusqu’à l’outil fini ; le concept de schéma permet d’interpréter les récurrences morphologiques et technologiques afin de comprendre précisément pour quoi ces hameçons ont été fabriqués. La comparaison des crochets norvégiens du Mésolithique moyen et récent appartenant à la même tradition techno-culturelle nous permet de renseigner la trajectoire technologique d’un outil unique. Leur production est liée à des stratégies différentes dans l’exploitation de la matrice osseuse qui étaient liées à des pratiques de pêche différentes : leurre à cuillère contre pêche à la palangre.

The use of fishhooks in the Scandinavian Mesolithic – results for Mesolithic Europe. Albane Mazet

Bone fish hooks have been frequently found, since the Mesolithic, in Norwegian fjords or coastal areas. Even if their shape suggests their function, studying how hooks were made reveals productional and functional concerns of the craftmen. Several analysis scales are combined here : the chaîne opératoire allows us to identify manufacturing steps ; the manufacturing sequences document the shaping from the bone matrix to the finish tool ; the scheme concept helps us interpreting morphological and technological recurrences in order to precisely understand for what these hooks were made. Comparing Norwegian hooks from the middle and recent Mesolithic belonging to the same techno-cultural tradition allows us to inform the technological trajectory of a unique tool. Their production is related to different strategies in the exploitation of the bone matrix which were related to different fishing practices : spoon lure versus longline fishing.

 

Exploitation des ressources aquatiques au Moyen Âge (Xe-XVe siècle) : les données de l’archéo-ichtyologie. Aurélia Borvon

L’étude des restes osseux de poissons reste une pratique relativement récente dans le contexte plus global des études archéozoologiques, et ce spécialement pour les périodes historiques. Ce déficit d’analyses ichtyologiques s’explique par l’absence de méthode de collecte appropriée (tamisage), et par la relative difficulté à identifier les différentes pièces anatomiques de ces poissons – dont le squelette est de construction différente de celle des mammifères ou des oiseaux -, sans compter la diversité de ce groupe qui nécessite des collections de comparaison conséquentes pour la diagnose. Dans l’Europe chrétienne médiévale, les prescriptions religieuses multiplient les jours de jeûne où seule la consommation d’animaux aquatiques est autorisée ; ce qui joue en faveur de la représentation des restes de poissons consommés dans certains dépôts archéologiques. A l’aide d’études de cas archéologiques (Xe-XVe siècle), divers aspects seront documentés : la consommation, les pratiques culinaires lorsque ces vestiges sont retrouvés dans des cuisines, ainsi que le statut des consommateurs. Du fait des biotopes préférentiels des différentes espèces, il est quelquefois possible de renseigner les milieux exploités, et en conséquence, les lieux de pêches. Le commerce de certaines espèces d’origine marine peut aussi être pisté à travers ces analyses ichtyologiques, de même que l’essor de la pisciculture de la carpe à la fin du Moyen Âge, en lien avec la croissance démographique, notamment urbaine.

Fishing practices, fish farming and trade in the Middle Ages in France: contributions of archaeo-ichthyology. Aurélia Borvon

The study of fish bone remains is still a relatively recent practice in the more global context of archaeozoological studies, especially for the historical periods. This lack of ichthyological analysis is explained by the absence of appropriate collection methods (sieving), and by the relative difficulty in identifying the different anatomical parts of these fish – whose skeletons are of a different construction from those of mammals or birds -, not to mention the diversity of this group which requires substantial comparative collections for diagnosis. In medieval Christian Europe, religious prescriptions multiplied the number of fasting days on which only the consumption of aquatic animals was allowed; this plays in favor of the representation of fish remains consumed in some archaeological deposits. With the help of archaeological case studies (10th-15th century), various aspects will be documented: consumption, culinary practices when these remains are found in kitchens, as well as the status of consumers. Because of the preferential biotopes of the various species, it is sometimes possible to provide information on the environments exploited, and consequently, the fishing grounds. The trade of certain species of marine origin can also be tracked through these ichthyological analyses, as well as the rise of carp fish farming at the end of the Middle Ages, in connection with the demographic growth, especially urban.

Programme à télécharger :Programme DEF2702




Séminaire « Iconographie animale, questions de méthode et d’historiographie ». Séance 5. Jeudi 10 novembre 2022

La prochaine séance du séminaire « Iconographie animale, questions de méthode et d’historiographie » aura lieu le jeudi 10 novembre, de 18h00 à 20h00, à l’École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris, Salle F.

Nous aurons le plaisir d’écouter :

Ludi Chazalon (Université de Nantes, UMR 6566, CReAAH)

Expressivité animale :

quel rôle donner à leurs « mimiques » dans la narration iconographique attique des VIe et Ve s. av. n.e. ?

Participez à ma réunion depuis votre ordinateur, tablette ou smartphone.

https://meet.goto.com/644975621

Code d’accès: 644-975-621

Rejoignez la réunion depuis une salle ou un système de vidéoconférence.
Composez ou tapez : 67.217.95.2 ou inroomlink.goto.com
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Ou appelez directement: 644975621@67.217.95.2 ou 67.217.95.2##644975621

 

Présentation générale du séminaire :

Le but de ce séminaire est de réfléchir en commun sur les questions de méthode spécifiques que peut poser l’étude de l’iconographie animale ; ces questions de méthode se laisseront difficilement séparer de considérations historiographiques.

Les images d’animaux constituent un ample ensemble documentaire, présent sur différents supports et remplissant des fonctions multiples. Produites dans des contextes chronologiques et culturels variés, ces représentations ont été soumises à des lectures et à des analyses relevant de méthodes et de traditions d’étude différentes. Cette diversité d’approches s’explique également par le fait que les représentations animales peuvent être étudiées à partir d’horizons disciplinaires différents (histoire, histoire de l’art, philologie, anthropologie, archéologie et archéozoologie). Le but du séminaire est d’organiser le dialogue entre disciplines et spécialités d’étude autour de la figure de l’animal et des problèmes de représentation que ce dernier ne manque pas de poser.

Pour fournir un cadre sommaire à la discussion, on peut rappeler certaines des grandes questions qui sont liées à l’iconographie animale :

– représenter ou non les animaux : un choix culturel

– le statut anthropologique des images et des artefacts qui leur servent de support

– le choix des animaux représentés : composition du répertoire iconographique et sélection du bestiaire (la perspective peut être synchronique comme diachronique)

– la place de l’animal dans l’image : dans quel contexte et dans quel type d’image représente-t-on une figure animale ? quelle est la fonction de la figure animale dans l’image, quel est son statut ? est-elle reléguée au rang de motif, ou occupe-t-elle une place hiérarchiquement centrale ? est-il légitime d’isoler les représentations animales ? quelle est l’unité pertinente pour l’analyse iconographique ?

– les voies de la représentation des animaux : comment un animal est-il représenté ? quels sont les traits retenus qui permettent son identification, et à quel niveau taxonomique ? quelles sont les habitudes et les conventions iconographiques de la représentation des animaux dans une société donnée, ou plus précisément sur tel ou tel objet, dans tel ou tel type de contexte ? quels sont les modèles, comment circulent-ils ? quelles sont les modes figuratives, comment évoluent-elles ? les animaux sont-ils représentés de façon « réaliste » et naturaliste ?

– est-il pertinent de concevoir un ou des outils collaboratifs entre disciplines et traditions d’étude pour aider à l’analyse des images d’animaux ? quelle forme pourraient prendre ces outils ?

Telles sont certaines des questions qui pourront être discutées à l’occasion de ce séminaire.

Organisation : Jean Trinquier (ENS, UMR8546, AOROC)

Stavros Lazaris (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe «Monde byzantin »)

Marlène Nazarian-Trochet (UMR7041 – ArScAn, équipe ESPRI-LIMC)

Margaux Spruyt (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe « Antiquité tardive »)

Programme à télécharger: Septembre 21 2022 Affiche programme Iconographie animale (1)_compressed




Séminaire Iconographie animale, questions de méthode et d’historiographie, séance 3, mercredi 26 octobre, de 18h00 à 20h00

La prochaine séance du séminaire « Iconographie animale, questions de méthode et d’historiographie » aura lieu le mercredi 26 octobre, de 18h00 à 20h00, à l’École Normale Supérieure, 45 rue d’Ulm, 75005 Paris, Salle Beckett (RDC, couloir de droite).

 

Nous aurons le plaisir d’écouter :

Béatrice Muller, Directrice de recherche émérite, CNRS, UMR 70 41 ArScAn et Margaux Spruyt, Chercheuse post-doctorale, UMR 8167 Orient et Méditerranée

« Images animales au Proche-Orient ancien : réflexions historiographiques et méthodologiques »

Légende : Moortgat, Staatlische Museen zu Berlin. Vorderasiatische Rollspiegel, Berlin, 1940, n. 26 ; Amiet, La glyptique mésopotamienne archaïque, 1980, n. 418.

Vous pouvez également nous rejoindre à distance :

Nouvelle réunion

mer. 26 oct. 2022 18:00 – 21:00

Participez à ma réunion depuis votre ordinateur, tablette ou smartphone.

https://meet.goto.com/332416565

Code d’accès: 332-416-565

 

Présentation générale du séminaire :

Le but de ce séminaire est de réfléchir en commun sur les questions de méthode spécifiques que peut poser l’étude de l’iconographie animale ; ces questions de méthode se laisseront difficilement séparer de considérations historiographiques.

Les images d’animaux constituent un ample ensemble documentaire, présent sur différents supports et remplissant des fonctions multiples. Produites dans des contextes chronologiques et culturels variés, ces représentations ont été soumises à des lectures et à des analyses relevant de méthodes et de traditions d’étude différentes. Cette diversité d’approches s’explique également par le fait que les représentations animales peuvent être étudiées à partir d’horizons disciplinaires différents (histoire, histoire de l’art, philologie, anthropologie, archéologie et archéozoologie). Le but du séminaire est d’organiser le dialogue entre disciplines et spécialités d’étude autour de la figure de l’animal et des problèmes de représentation que ce dernier ne manque pas de poser.

Pour fournir un cadre sommaire à la discussion, on peut rappeler certaines des grandes questions qui sont liées à l’iconographie animale :

– représenter ou non les animaux : un choix culturel

– le statut anthropologique des images et des artefacts qui leur servent de support

– le choix des animaux représentés : composition du répertoire iconographique et sélection du bestiaire (la perspective peut être synchronique comme diachronique)

– la place de l’animal dans l’image : dans quel contexte et dans quel type d’image représente-t-on une figure animale ? quelle est la fonction de la figure animale dans l’image, quel est son statut ? est-elle reléguée au rang de motif, ou occupe-t-elle une place hiérarchiquement centrale ? est-il légitime d’isoler les représentations animales ? quelle est l’unité pertinente pour l’analyse iconographique ?

– les voies de la représentation des animaux : comment un animal est-il représenté ? quels sont les traits retenus qui permettent son identification, et à quel niveau taxonomique ? quelles sont les habitudes et les conventions iconographiques de la représentation des animaux dans une société donnée, ou plus précisément sur tel ou tel objet, dans tel ou tel type de contexte ? quels sont les modèles, comment circulent-ils ? quelles sont les modes figuratives, comment évoluent-elles ? les animaux sont-ils représentés de façon « réaliste » et naturaliste ?

– est-il pertinent de concevoir un ou des outils collaboratifs entre disciplines et traditions d’étude pour aider à l’analyse des images d’animaux ? quelle forme pourraient prendre ces outils ?

Telles sont certaines des questions qui pourront être discutées à l’occasion de ce séminaire.

Organisation : Jean Trinquier (ENS, UMR8546, AOROC)

Stavros Lazaris (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe «Monde byzantin »)

Marlène Nazarian-Trochet (UMR7041 – ArScAn, équipe ESPRI-LIMC)

Margaux Spruyt (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe « Antiquité tardive »)

Programme à télécharger: Septembre 21 2022 Affiche programme Iconographie animale (1)_compressed

 




Conférence de Nathan T. Arrington (Princeton University), New Discoveries in Aegean Thrace

Conférence de Nathan T. Arrington (Princeton University), New Discoveries in Aegean Thrace 

Le séminaire de master d’histoire de l’art et archéologie du monde grec, en association avec l’équipe ArScAn – Archéologie du monde grec et systèmes d’information, accueillera un invité le mardi 22 novembre 2022 en présentiel de 11h à 13h à la MSH-Mondes, Bâtiment René Ginouvès, salle 211G.

Nous aurons le plaisir d’écouter la communication de :

Nathan T. Arrington (Associate Professor of Classical Archaeology, Princeton University) : “New Discoveries in Aegean Thrace: Archaeological Contributions to Regional Histories”

Le séminaire est ouvert à toutes et tous.

Organisation : Katerina Chryssanthaki-Nagle, Université Paris Nanterre (kchryssanthaki-nagle@parisnanterre.fr)




Séminaire Iconographie animale : questions de méthode et d’historiographie 2022-2023

Le séminaire Iconographie animale : questions de méthode et d’historiographie, aura lieu cette année uniquement au premier semestre, les 21 septembre, 5 et 26 octobre, 10 et 23 novembre et 14 décembre, à l’École Normale Supérieure, salle Beckett, de 18h à 20h.

 

 

 

 

 

 

 

Programme de la séance du 5 octobre

Laetitia Phialon,

Chercheuse associée au laboratoire ArScAn (UMR7041, équipe Protohistoire égéenne)

« Réflexions sur les représentations animales dans les chasses mycéniennes : entre prestige, sacré et altérité »

La chasse est un thème fréquemment représenté en Grèce mycénienne, au cours du Bronze Récent (c. 1600-1100 av. J.-C.). Que les scènes de chasse ornent des stèles, des poignards, des sceaux, des peintures murales, des céramiques ou d’autres supports, les animaux chassés ou ceux qui chassent apparaissent là en action. Les lions sont prédateurs. Les proies, des animaux sauvages comme des cerfs ou des sangliers, sont poursuivis et attaqués, le plus souvent, par des hommes armés, accompagnés parfois de chiens, à pied ou sur un char tiré par des chevaux. La présence de certains animaux et leur association dans les scènes de chasse varient toutefois selon leur support et leur contexte. Cette variabilité iconographique mérite d’être discutée plus en détail dans cette présentation, d’être interprétée en termes d’identité culturelle et sociale. Est-il possible de distinguer les chasses mycéniennes des chasses minoennes ? Quels animaux impliqués dans des chasses sont le plus révélateurs de prestige ? Un examen de la documentation montre que les chasses mycéniennes ne se limitent pas à la représentation de poursuites ou de combats, mais peuvent inclure des épisodes solennels à l’époque des palais. Cette présentation sera aussi l’occasion de découvrir que le prestige et le sacré sont deux notions proches en Égée de l’Âge du Bronze, non seulement en regard des animaux étudiés, auxquels on ajoutera le taureau, mais aussi selon le cadre dans lequel les chasses ont lieu. Enfin, si la chasse invite à une meilleure connaissance du territoire et à l’appropriation d’un milieu sauvage réel, elle peut aussi se dérouler dans un monde liminal pénétré de griffons, dont les images requièrent toutefois un retour sur les îles égéennes.

 

Présentation générale du séminaire :

Le but de ce séminaire est de réfléchir en commun sur les questions de méthode spécifiques que peut poser l’étude de l’iconographie animale ; ces questions de méthode se laisseront difficilement séparer de considérations historiographiques.

Les images d’animaux constituent un ample ensemble documentaire, présent sur différents supports et remplissant des fonctions multiples. Produites dans des contextes chronologiques et culturels variés, ces représentations ont été soumises à des lectures et à des analyses relevant de méthodes et de traditions d’étude différentes. Cette diversité d’approches s’explique également par le fait que les représentations animales peuvent être étudiées à partir d’horizons disciplinaires différents (histoire, histoire de l’art, philologie, anthropologie, archéologie et archéozoologie). Le but du séminaire est d’organiser le dialogue entre disciplines et spécialités d’étude autour de la figure de l’animal et des problèmes de représentation que ce dernier ne manque pas de poser.

Pour fournir un cadre sommaire à la discussion, on peut rappeler certaines des grandes questions qui sont liées à l’iconographie animale :

– représenter ou non les animaux : un choix culturel

– le statut anthropologique des images et des artefacts qui leur servent de support

– le choix des animaux représentés : composition du répertoire iconographique et sélection du bestiaire (la perspective peut être synchronique comme diachronique)

– la place de l’animal dans l’image : dans quel contexte et dans quel type d’image représente-t-on une figure animale ? quelle est la fonction de la figure animale dans l’image, quel est son statut ? est-elle reléguée au rang de motif, ou occupe-t-elle une place hiérarchiquement centrale ? est-il légitime d’isoler les représentations animales ? quelle est l’unité pertinente pour l’analyse iconographique ?

– les voies de la représentation des animaux : comment un animal est-il représenté ? quels sont les traits retenus qui permettent son identification, et à quel niveau taxonomique ? quelles sont les habitudes et les conventions iconographiques de la représentation des animaux dans une société donnée, ou plus précisément sur tel ou tel objet, dans tel ou tel type de contexte ? quels sont les modèles, comment circulent-ils ? quelles sont les modes figuratives, comment évoluent-elles ? les animaux sont-ils représentés de façon « réaliste » et naturaliste ?

– est-il pertinent de concevoir un ou des outils collaboratifs entre disciplines et traditions d’étude pour aider à l’analyse des images d’animaux ? quelle forme pourraient prendre ces outils ?

Telles sont certaines des questions qui pourront être discutées à l’occasion de ce séminaire.

Organisation : Jean Trinquier (ENS, UMR8546, AOROC)

Stavros Lazaris (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe «Monde byzantin »)

Marlène Nazarian-Trochet (UMR7041 – ArScAn, équipe ESPRI-LIMC)

Margaux Spruyt (UMR8167- Orient&Méditerranée, équipe « Antiquité tardive »)

Programme à télécharger: Septembre 21 2022 Affiche programme Iconographie animale (1)_compressed