Crises et résilience urbaine durant l’Antiquité

 

Radio France, émission Carbone 14

« Crises et résilience urbaine durant l’Antiquité »,

présentée par Vincent Charpentier.

Podcast France Culture : crises-et-resilience-urbaine-durant-l-antiquite

Avec :

Ricardo González Villaescusa Archéologue, professeur à l’Université Paris-Nanterre, spécialiste de la Gaule et du Nord-Ouest européen (UMR7041-ArScAn)

Marguerite Ronin Historienne, chargée de recherche au CNRS (UMR7041-ArScAn)

Jonas Parétias Archéologue pour Caux Seine Agglo (Seine-Maritime).

Une crise est une manifestation des « difficultés que l’on ne peut pas résoudre dans le cadre du système, et qui ne peuvent l’être qu’en quittant et en dépassant le système historique dont ces difficultés font partie » (I. Wallerstein). Les acteurs sociaux doivent alors choisir entre le maintien du système en place et l’évolution vers des solutions nouvelles, destinées à créer un nouveau système, plus adapté. Les villes présentent une grande densité d’enjeux humains, donc de risques, et constituent pour cette raison un laboratoire privilégié pour observer comment les sociétés antiques les considèrent, vivent avec eux et font face aux crises.

 




Fidèles aux thermes, les Romains des bains publics

Lien vers le podcast de l’émission : Fidèles aux thermes, les Romains des bains publics

Sous l’Empire romain, le citoyen a l’habitude de se rendre aux thermes pour se baigner, discuter et faire du
sport. En quoi les bains publics romains sont-ils une marque d’appartenance à la civilisation romaine ?
Comment s’exprime la convivialité dans ces espaces monumentaux ?

Avec
Maurice Sartre Professeur émérite d’histoire ancienne à l’Université de Tours
Thibaud Fournet Architecte, ingénieur de recherche IRHC/CNRS

Dans notre imaginaire, parmi les incontournables de l’Antiquité romaine se trouvent les thermes. Dans ces établissements de
bains publics, parfois grandioses, nous croisons différents bassins d’eau froide ou d’eau chaude, et parfois tiède, avec aussi des
salles annexes, où il est possible de lire, de pratiquer des activités sportives ou tout simplement de se promener et de discuter.
Évoquer les thermes, c’est partir Vers un pays lointain, selon le titre de l’ouvrage stimulant de Maurice Sartre et de Jean-Noël
Jeanneney, Vers un pays lointain. Dialogues sur l’Antiquité.

Pour aller plus loin
• Maurice Sartre, Jean-Noël Jeanneney, Vers un pays lointain. Dialogues sur l’Antiquité, Flammarion/France Culture, 2023
• Maurice Sartre, Culture, savoirs et sociétés dans l’Antiquité, Tallandier, 2023
• Maurice Sartre, Le Bateau de Palmyre. Quand les mondes anciens se rencontraient, Tallandier, 2021
• Maurice Sartre, Cléopâtre : un rêve de puissance, Tallandier, 2018
• Thibaud Fournet, Marie-Françoise Boussac, Sylvie Denoix, Bérangère Redon (éd.), 25 siècles de bain collectif en Orient.
Proche-Orient, Égypte et péninsule Arabique, 4 vol., Ifpo-IFAO, 2014
• Marie-Françoise Boussac, Thibaud Fournet, Bérangère Redon (éd.), Le Bain collectif en Égypte, Institut français
d’archéologie orientale, 2009




Radio France – Carbone 14_entretien par Vincent Charpentier

Ricardo González Villaescusa, 6 000 ans de « révolution urbaine », samedi 28 janvier 2023. Disponible en replay et podcast :

https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/carbone-14-le-magazine-de-l-archeologie/6-000-ans-de-revolution-urbaine-6146762

 

Née il y a 5 700 ans, au cœur de la plaine mésopotamienne, la ville n’est pas uniquement le résultat d’une prospérité agricole nouvelle, mais le lieu d’un nouveau développement économique, d’un nouvel espace de pouvoir.

Avec Ricardo González Villaescusa Archéologue, professeur d’archéologie de la Gaule et du Nord-Ouest européen à l’Université Paris-Nanterre.

 




Que savons-nous des cités romaines ?

Entretien avec Ricardo González-Villaescusa, professeur d’Archéologie de la Gaule et du Nord-Ouest européen à Université Paris-Nanterre, sur la publication Les cités romaines aux PUF

Dans Carbone 14, Le magazine de l’archéologie de France Culture

par Vincent Charpentier

https://www.franceculture.fr/emissions/carbone-14-le-magazine-de-l-archeologie/les-cites-romaines

Nous le savons, Rome est avant tout une idéologie de la centralité, puisqu’elle se compose de douze voies qui la relient au reste du monde, au monde des villes notamment. Ainsi, environ 2 700 cités parsemaient l’empire romain, durant l’antiquité.

Pour se faire une idée du monde urbain romain, quoi de mieux que cette extraordinaire carte, la fameuse Table de Peutinger. Celle-ci nous permet déjà d’apprécier la hiérarchie entre les villes et les petites agglomérations, voire relais routiers des itinéraires. 8 000 kilomètres de l’œkoumène y figurent, la terre habitée, de la côte anglaise et la Manche jusqu’à l’Inde.

 

« La première structure qui va donner lieu aux structures des villes actuelles est héritière de l’Antiquité. Ceci dit, je suis absolument conscient que l’origine de nos villes est plutôt médiévale, mais il y a une première trame qui date de l’Antiquité. »

Tombées dans l’oubli, nombre d’entre elles, désormais anonymes, restent, de nos jours, enfouies sous les labours, voire les forêts, car, rappelons-le, les villes, les cités meurent aussi. D’autres, plus chanceuses, ont toutefois perduré, sous des mètres et des mètres de déblais, et sont partiellement exhumées à l’occasion d’aménagements urbains : c’est bien entendu le cas de Lyon, Arles, Nîmes, Bordeaux, Rennes, Reims ou Paris…

« En français, on a deux mots, ville et cité, et ça correspond bien au latin, parce que la ville, « l’Urbs » annonce une agglomération, une forme urbaine, d’une part, et d’autre part, il y a la cité, qui est tout le territoire dirigé depuis la ville. Donc, il faut imaginer plutôt une structure cellulaire avec un noyau qui est la ville, et parfois plusieurs villes dans le même territoire, dont une seule est le chef-lieu, la capitale. La ville ne serait rien sans son territoire. »

Curieusement, on ne dit pas villes, mais cités romaines, donc, le magazine d’archéologie de France Culture ouvre le dossier de ces cités, de leur urbanisme, de leur vie. Ainsi, on y apprend que la fondation de Londres (Londinium) créée par les Romains vers l’an 43, puis son développement, sont intimement liés à la consommation du cabillaud, des milliers d’arêtes et de vestiges de ce poisson ayant été retrouvés jusqu’au Ve siècle de notre ère, date du déclin de la cité.