Thème 4 – Épistémologie

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Vallée Allier (43), cliché M-C Marinval

Les participants considèrent que la composition assez ouverte et riche de l’équipe peut contribuer à en faire un excellent lieu de débat autour de la question de la théorie environnementale. L’idée serait la suivante. On ne fait jamais que l’histoire du temps présent, même quand on travaille sur les époques les plus lointaines. De ce fait l’archéologie du savoir devient une posture nécessaire et productrice de théorie.
L’intérêt de cette forme d’interrogation permanente est en effet de limiter considérablement la dualité habituelle et pénalisante entre théorie et pratique : la théorie est une production nécessaire et progressive issue de l’élaboration et de l’expérience des choses. De même l’épistémologie redevient une modalité de liaison et non de réduction des objets. Elle consiste à rendre aux objets les réseaux qui leur donnent sens.
Cet aspect a fait l’objet de développements substantiels d’un numéro de la revue Études Rurales consacré à l’archéogéographie. Il sera repris et augmenté dans les volumes 1 et 2 du Traité d’archéogéographie que le groupe rédige en ce moment.

L’interrogation sur la construction de l’objet « environnement » et de la théorie qui lui correspond est générale. Elle traverse les relations entre naturalistes et chercheurs en sciences sociales, mais parcourt aussi les écoles de sociologie et d’anthropologie (Abélès, Charles, Jeudy et Kalaora 2000 ; Cosmopolitiques 2002 ; Lévêque et Van der Leeuw 2003 ; Muxart, Vivien, Villalba et Burnouf 2003).

Pour résumer on rencontre deux optiques principales.

  • Certains pensent que l’environnement est un objet qui préexiste aux sociétés, qui est l’objet d’étude de l’écologie scientifique ; il donné lieu récemment à une puissante représentation sociale qu’il faut modéliser, par exemple par les sciences cognitives ; c’est donc un secteur où les sciences sociales ne peuvent au mieux que suivre ou accompagner.
  • D’autres pensent que l’environnement est une pure représentation récente que se sont données les sociétés modernes et post-modernes, sous la forme d’une anticipation du risque ce qui lui fait courir le risque de quitter sans cesse le champ de la rationalité prévisionnelle ; l’environnement ne préexiste pas à sa représentation puisqu’il serait lui-même le fruit de la dynamique des représentations.

Sur ces enjeux scientifiques, notre équipe pense être en mesure d’apporter des éléments utiles.

Responsable :
G. CHOUQUER

Participants de l’UMR :
Toute l’équipe


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