Organisation de l’espace

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Les recherches sur les modes d’appropriation et d’organisation de l’espace (cf. Thème 1, « Environnement, sociétés, espace » de l’UMR 7041), continuent d’être très présentes dans nos programmes, aussi bien en Syrie du Sud qu’à Khirbet adh-Dharih (Jordanie), ou à Hégra-Medâ’in Sâlih (Arabie saoudite).

Les formations géo-pédologiques des marges du désert arabique et leur faible occupation dans des périodes historiques récentes ont souvent laissé visibles, et accessibles dans leur ensemble, à la fois des agglomérations antiques et les traces tangibles de l’organisation des territoires dans lesquels elles s’intégraient.
Ainsi sont identifiables non seulement la structure des agglomérations, mais aussi leur environnement périurbain :

  • type de défenses
  • modes d’accès,
  • nécropoles,
  • sanctuaires hors-les-murs,
  • stockages d’eau et ressources disponibles.

Au-delà des contraintes propres au terrain et au climat, est-il par ailleurs possible d’identifier plus précisément les effets d’un type d’organisation sociale ou d’une culture (cf. Thème 2, « Evolution des structures et dynamiques sociales » de l’UMR 7041) ?
Dans cette optique, notre équipe a obtenu en 2008 un financement ANR « Early Petra », dont le responsable est M. Mouton.
Plusieurs membres de notre équipe ont participé à une session thématique sur les modes d’appropriation et d’organisation de l’espace antique, au XVIIe Congrès International d’Archéologie classique (Rome, 2008).

À l’échelle régionale, le programme de prospections entrepris en coordination avec le projet « Atlas archéologique des sites pré- et protohistoriques de Syrie du Sud » (C. Nicolle, F. Braemer et M. al-Maqdissi) vise à recenser l’ensemble des sites archéologiques de Syrie du Sud (du néolithique à la période ottomane). Les résultats obtenus sont combinés avec des données construites « en chambre » (acquisition de données topographiques, hydrographiques, géologiques à partir de cartes et de scènes satellitaires ; interprétation de photographies aériennes) et enregistrés dans un système d’information géographique (SIG). Cet outil permet un traitement des données selon des problématiques multiples.

L’étude sur l’habitat rural à l’époque romaine dirigée par P. Clauss-Balty s’inscrit ainsi dans une étude régionale sur les réseaux de peuplement et les paysages agraires contemporains. Pour les époques plus anciennes, la thèse de J. Rohmer vise entre autres à identifier, à partir des données de prospections, les cycles et les modalités de l’occupation humaine en Syrie du Sud lors de la période méconnue qui s’étend de l’âge du Fer à l’annexion romaine (IXe s. av. J.-C. – Ier s. apr. J.-C.). L’étude de la distribution des sites dans leur environnement géographique permet de clarifier la séquence des vagues de peuplement de la région, notamment à l’âge du Fer II et à la fin de l’époque hellénistique. Elle permet également d’identifier les variations, dans l’espace et dans le temps, des stratégies de mise en valeur des territoires, sur une gamme diversifiée allant du pastoralisme mobile à l’agriculture sédentaire. Les données de prospection et leur traitement sur SIG viennent enfin enrichir les études concernant la gestion de l’eau en milieu semi-aride, qui font l’objet d’un programme à part entière au sein de notre équipe.

Bibliographie
BRAEMER F., DAVTIAN G., CLAUSS-BALTY P. 2008. « L’habitat rural en Syrie du Sud : quels contextes territoriaux ? ». In : P. Clauss-Balty (éd.), L’habitat dans les campagnes de Syrie du Sud de l’âge du Bronze au XVe siècle, actes de la Table-ronde tenue à l’université de Paris 7 – D. Diderot en avril 2005, Bibliothèque archéologique et historique de l’IFPO.
ROHMER J., CRIAUD H. (à paraître). « Schémas d’occupation d’une enclave semi-aride. Le Leja (Syrie du Sud), de l’âge du Bronze à la veille de l’annexion à Rome (3600 av. J.-C. – fin du Ier s. apr. J.-C. ». In : Actes du colloque Broadening Horizons II, Lyon 18-20 juin 2007, Lyon : Maison de l’Orient et de la Méditerranée (Travaux de la maison de l’Orient et de la Méditerranée).