Les premier peuplements en Amérique du Sud (Brésil)

Ce thème est l’objet d’un champ de recherche pour notre équipe depuis 2008. Nous l’introduisons dans notre prospective de recherche pour y exprimer une continuité mais surtout une nouvelle orientation. Ce sujet a longtemps fait l’objet de polémiques dues au paradigme de Clovis, refuge d’un conservatisme classique frein à toute pensée innovante. Depuis quelques années les découvertes faites en Amérique du Nord et surtout en Amérique du Sud (Uruguay, Pérou, Chili), et en particulier au Brésil par notre équipe, ont modifié les comportements, ouvrant les portes à de nouvelles perspectives. La première phase de nos recherches avait pour objectif de produire les données intangibles d’une présence humaine ancienne en Amérique du sud. Cette étape achevée, nous envisageons une nouvelle étape, consacrée à des réalités culturelles : tradition technique, fonction de site, gestion des espaces, influence des changements climatiques, migrations, mouvements. La résolution de ces derniers points passe par la détermination préalable des macro- et micro-fluctuations climatiques. Il s’agit d’un préalable indispensable qui nous permettra de croiser ces données climatiques avec les données de l’anthropologie culturelle. Les premiers résultats sont particulièrement intéressants et inattendus. La période pléistocène concernée qui couvre la seconde moitié du dernier glaciaire, et qui voit se succéder des phases sèches et humide de quelques millénaires, atteste d’un lien semble-t-il fort entre une présence humaine et un climat humide, et sans modifications techniques apparentes dans les phases de présence, une sorte de continuum technique. En revanche, alors qu’à la fin du Pléistocène on observe dans notre région d’étude une installation définitive de conditions de sécheresse de plus en plus vives se stabilisant à l’Holocène, nous observons pour la première fois le maintien de populations sur place, concomitant à l’apparition, dans un premier temps, de changements techniques innovants, nés sur place, puis par la suite à d’autres modifications techniques témoins de transferts techniques sur d’autres matériaux (dont le végétal). Par ces observations nous touchons à la relation Homme/environnement et aux réponses multiples que les différentes cultures ont apportées.