Les changements technoculturels durant le Dernier glaciaire

Cette thématique représente l’un des axes majeurs de notre équipe. La zone d’étude porte sur les territoires de l’Europe occidentale et orientale, du Proche et Moyen Orient et de l’Afrique du Sud durant le Dernier glaciaire. Ces zones sont les témoins de phénomènes techniques changeants et novateurs, et d’humanités différentes — Neandertal et l’Homme moderne —. Dans chacun de ces territoires, des fouilles sont menées à partir de sites offrant des séquences chrono-culturelles longues et riches, permettant de suivre avec la meilleure résolution possible les différentes cultures qui se succèdent. En effet, si nous connaissons dans les grandes lignes les phénomènes techniques des derniers temps glaciaires, la perception fine des enchainements culturels est plus rare et difficile à observer car elle nécessite des sites de qualité. Cette finesse de perception permet d’observer les réelles stases, transformations, changements, et ruptures des comportements techniques lithiques et bien évidemment ceux vis à vis de la faune. Le dernier glaciaire montre des fluctuations climatiques importantes, souvent brutales, en mesure, selon la latitude des zones d’études, d’engendrer des contraintes majeurs. Mais loin de rechercher un déterminisme climatique moteur de changements inéluctables, ce qui est loin d’être le cas, nous optons pour une compréhension multifocale des facteurs de changements. Du fait de notre outil de lecture – la technologie- nous essayons de comprendre et d’intégrer différents paramètres de changement en partant de la notion de lignée technique. Le temps long que nous développons permet de dissocier ce qui relève de la tendance, la logique structurale du développement technique de l’histoire du groupe, de ce qu’en ont fait les femmes et les hommes de la préhistoire. Il s’agit tout à la fois de croiser une techno-logique évolutive uniquement percevable sur le temps long et une paléohistoire faite de synchronies emboitées sans logique apparente.