Soutenance de thèse d’Amélie Da Costa

image_pdfimage_print
Amélie Da Costa soutiendra sa thèse intitulée :
« Rupture technique et dynamiques d’occupation au cours de l’Holocène moyen au Brésil »
 le jeudi 15 juin à 14h à l’Université Paris-Nanterre, bâtiment B, salle B016 (Paul Ricoeur)

Résumé : Les industries lithiques de l’Holocène moyen, entre 8.000 et 4.000 BP dans le centre et le nord-est du Brésil ont souvent été décrites non pas en fonction des caractères présents mais de ceux absents : absence de lesma (pièce façonnée unifacialement), absence de céramique. Les traits techniques spécifiques à la période sont difficiles à cerner à cause de la diversité des artefacts. Décrites comme peu élaborées ou simples, ces industries interrogent pourtant par leurs caractères extrêmement différents de ceux de la période antérieure. Des hypothèses liées à des facteurs externes ont été évoquées pour expliquer de tels changements dans la culture matérielle : changement climatique avec une forte modification de l’environnement, remplacement de la population par une nouvelle vague de peuplement. Toutefois, il est difficile d’évaluer les modalités de cette rupture tant les analyses sur des assemblages de la période sont peu nombreux. Nous proposons dans ce travail de caractériser les systèmes techniques de l’Holocène moyen et par ce biais aborder le phénomène de rupture technique avec le technocomplexe Itaparica. Deux assemblages lithiques de l’Holocène moyen ont été étudiés selon une approche techno-fonctionnelle : la Toca Nova do Inharé dans la Serra da Capivara (Piauí) et le site Cajueiro (BA-RC-19) au nord-est du plateau central (Bahia).Les résultats obtenus mettent en évidence l’existence de caractères partagés et de variabilités importantes. L’organisation des différentes parties fonctionnelles des outils, structurée par la présence récurrente de pans abrupts, constitue un caractère commun fort. Les supports d’outils sont en revanche très variables selon les sites, expliquant cette impression d’absence d’outils clairement définis déjà soulignée. La confrontation de nos résultats aux données disponibles dans la littérature nous a permis d’affirmer ces caractères comme une spécificité des industries de l’Holocène moyen et de confirmer également l’existence d’une rupture technique importante avec le technocomplexe Itaparica.